La double rupture de Mélenchon
C’est au « peuple » et non au Front de gauche que le député européen a « proposé » sa candidature.
dans l’hebdo N° 1391 Acheter ce numéro

Il a remis sa cravate rouge. Mercredi 10 février, au JT de 20 heures de TF1, Jean-Luc Mélenchon a « proposé » sa candidature à l’élection présidentielle de 2017. Sans passer par la case primaires. « C’est le peuple qui va en disposer. Je ne demande la permission à personne, je le fais hors cadre de partis », a-t-il indiqué, en se déclarant toutefois « ouvert à tout le monde, les organisations, les réseaux, mais les citoyens d’abord. »
Pour le socialiste Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, Jean-Luc Mélenchon « a fait le choix d’annoncer sa candidature très longtemps à l’avance, pour être sûr qu’il n’y ait pas de primaire ». Si l’explication a le mérite de la simplicité, elle en présente aussi tous les défauts : fausse, elle passe à côté des vraies raisons de cette déclaration à quatorze mois de l’échéance.
Certes le fondateur du Parti de gauche a toujours été hostile aux primaires ; depuis celle qui avait désigné Romano Prodi leader