Nicole Ferroni : Ironie chronique
Agrégée ayant quitté l’enseignement, s’est rapidement imposée sur les planches et dans les médias. Avec un sens aiguisé de l’absurde ordinaire.
dans l’hebdo N° 1391 Acheter ce numéro

© Moland Fengkov/Haytham Pictures pour Politis
Un mardi ordinaire ou presque. Ce jour-là, Nicole Ferroni intervient au Théâtre du Gymnase dans un reportage consacré à l’héritage de Coluche. Puis elle enchaîne avec un déjeuner de travail, avant de plancher sur une émission de télé, enfin à la rédaction de sa chronique du lendemain, dans la matinale de France Inter. Emploi du temps dynamique et dynamité s’il en est. Qui lui ressemble furieusement. Elle est volubile, accompagne chaque mot d’une gestuelle en mouvement, mouline des bras, portée par un débit verbal vif, un phrasé coloré. Et beaucoup d’esprit. Ségolène Royal en fera (amèrement) l’expérience lorsque, dans son billet d’humeur, Nicole Ferroni lui rappellera le scandale des boues rouges déversées dans la Méditerranée, dénonçant « le maintien de l’emploi au prix de l’empoisonnement, ce qu’on appelle “l’emploisonnement”, qui consiste à sacrifier la santé d’une partie de la population pour permettre à celle qui n’est pas encore malade d’aller travailler ».
Pareil mauvais esprit quelques semaines plus tôt, face à Najat Vallaud-Belkacem. « Vous supprimez les classes européennes, certaines classes bi--langues, des heures de projet éducatif en dehors des cours… Bref, vous luttez contre l’uniformité en uniformisant ! Et pendant que les généraux tentent de gagner leurs galons, ce n’est pas eux qui sont au front mais de fantastiques fantassins qui aiment tellement leur métier qu’ils continuent, avec leur programme fondu, leur salaire gelé ! » Madame la ministre en est restée médusée.
À vrai dire, l’Éducation nationale, ça l’inspire, Nicole Ferroni. C’était le cas lors de sa toute première chronique radio, fin août 2013, s’interrogeant sur l’utilité
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