Syrie : Une trêve fragile
Le mouvement jihadiste Al-Nosra est exclu de la trêve, alors qu’il est totalement intégré à l’insurrection.
dans l’hebdo N° 1393 Acheter ce numéro

Selon les observateurs de l’ONU, la trêve entrée en application trois jours plus tôt, était généralement respectée mardi. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a parlé de « quelques incidents ». Un bilan corroboré par l’Observatoire syrien des droits de l’homme, qui a fait état de tirs de roquettes par les rebelles sur la partie d’Alep tenue par le régime, ainsi que de bombardements russes sur le sud d’Hama, une ville du centre du pays. Comme on pouvait le craindre, la situation est rendue très précaire du fait que le mouvement jihadiste Al-Nosra est exclu de la trêve, alors qu’il est totalement intégré à l’insurrection. Les jihadistes de ce mouvement ne se sentent pas obligés par un cessez-le-feu qui ne les concerne pas. Et leur présence dans les zones tenues par les insurgés peut à tout instant donner prétexte à des bombardements de l’aviation russe ou du régime. Dans cette situation, les premiers jours d’accalmie ont été mis à profit par l’ONU et les organisations humanitaires pour ravitailler villes et villages assiégés parfois depuis plusieurs mois. Alep, en particulier, est privée d’eau potable après la destruction, fin novembre, de la principale station de traitement d’eau par l’aviation russe. Seul le succès de la trêve, après tout juste cinq ans de conflit et 260 000 morts, pourra permettre le retour à un processus politique. Un projet encore bien prématuré.
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