La culture, variable d’ajustement ?
La lutte des intermittents pour défendre leur assurance chômage reprend dans un contexte de pénurie pour le spectacle vivant et de conflit autour de la loi travail. L’austérité venant justifier une forte tendance libérale anti-culture.
dans l’hebdo N° 1401 Acheter ce numéro

Les intermittents sont passés en premier. Au lieu d’être traitées en toute fin de négociation comme à l’accoutumée, les annexes 8 et 10 régissant l’assurance chômage des professionnels du spectacle ont déjà fait l’objet de trois discussions entre les partenaires sociaux actuellement réunis pour négocier les termes de la convention Unedic 2016, qui prendra effet le 1er juillet. Ce qui n’est pas bon signe.
Les intermittents ont déjà appelé à ne pas tenir compte de la feuille de cadrage présentée par le Medef le 24 mars et qui prévoit 185 -millions d’euros d’économies sur leur branche. Soit un quart des allocations. « De quoi sonner la fin de l’intermittence », a alerté Samuel Churin, de la Coordination des intermittents et précaires, le 25 mars. « C’est pire qu’en 2003, où nombreux ont été les exclus du régime : cette feuille de cadrage réduirait les indemnités de tous les intermittents », renchérit Denis Gravouil, de la CGT Spectacle. Les professionnels du spectacle réclament du secteur – syndicats représentatifs et syndicats d’employeurs de la Fédération des entreprises du spectacle vivant (Fesac) – qu’il écrive un accord répondant à leurs besoins et prenant en compte leurs propositions.
« C’est en train de se faire », assure Denis Gravouil. Reste à savoir lequel, de ce futur accord ou du