Brexit : comment le camp du « out » s’est fait flouer…

Pauline Graulle  • 24 juin 2016
Partager :
Brexit : comment le camp du « out » s’est fait flouer…
© Nigel Farage, au centre, leader du parti d'extrême droite, UKIP.Photo : MICHAEL KAPPELER / DPA.

Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que les mensonges des défenseurs du Brexit, Nigel Farage en tête, apparaissent au grand jour. Au lendemain de la victoire du « out » au référendum, le leader de Ukip (le parti d’extrême-droite britannique) et l’un des principaux militants pro-Brexit, revenait, lors d’un passage à la télé britannique, sur sa promesse de campagne.

Durant des mois, son camp avait défendu l’idée (et l’avait notamment fait savoir en l’écrivant en gros sur des bus à l’impérial) que les 350 millions de livres versés chaque semaine à l’Europe par le Royaume-Uni seraient, en cas de Brexit, reversés à la sécurité sociale (NHS). En réalité, le chiffre aurait d’ailleurs été gonflé par le camp des « out », mais passons…

À la journaliste de « Good Morning Britain » qui lui demandait ce matin s’il pouvait « garantir que cet argent irait bien au NHS », Farage répond : « Non, je ne peux pas le garantir, je crois que la campagne du “Leave” a fait une erreur, [de le promettre, NDLR] ». « Attendez, mais c’était un de vos arguments ! », s’exclame la journaliste. « Non, ça ne l’était pas », affirme Farage. La journaliste, interloquée : « C’était l’un des principaux arguments de la campagne du “ leave” […]_. C’est pour cela qu’ont voté 17 millions de gens ! »_. « Ils se sont trompés », bégaie Farage. La journaliste : « Vous dites maintenant que c’est une erreur, après que 17 millions de personnes ont voté pour quitter l’Europe sur la base de cette propagande ! ». Et Farage de tenter de noyer le poisson… Comme on dit en Angleterre : « To sin is to fall for a dirty trick » *. À méditer…

* « Se faire avoir par un sale coup, c’est pécher »

Monde
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Franco : une récupération aux mille visages
Extrême droite 20 novembre 2025 abonné·es

Franco : une récupération aux mille visages

Quarante ans de dictature franquiste ont imprimé en profondeur la société espagnole. Son empreinte, décryptée par l’historien Stéphane Michonneau, pèse aujourd’hui sur le débat politique, en y insufflant les relents nauséabonds du fascisme. Même si le franquisme est maintenant poursuivi par la loi.
Par Olivier Doubre
« Le franquisme sociologique n’a jamais disparu en Espagne »
Entretien 20 novembre 2025

« Le franquisme sociologique n’a jamais disparu en Espagne »

Secrétaire d’État chargé de la mémoire démocratique, un portefeuille créé en 2020, Fernando Martínez López alerte sur les appétits dictatoriaux du parti d’extrême droite Vox et milite pour la connaissance des luttes en matière de droits fondamentaux.
Par Pablo Castaño
Le fantôme de Franco hante toujours l’Espagne
Monde 20 novembre 2025 abonné·es

Le fantôme de Franco hante toujours l’Espagne

Cinquante ans après la mort du dictateur, l’ancien roi Juan Carlos publie un livre de mémoires qui ravive les polémiques. Alors que le parti d’extrême droite Vox progresse, le pays oscille entre les conquêtes démocratiques d’une société transformée et les persistances d’un héritage franquiste.
Par Pablo Castaño
Face à la Russie, l’Europe de la défense divise la gauche
Analyse 19 novembre 2025 abonné·es

Face à la Russie, l’Europe de la défense divise la gauche

Devant la menace russe, l’instabilité américaine et la montée des tensions géopolitiques, quelle attitude adopter ? Entre pacifisme historique, tentation souverainiste et réorientation stratégique, le PS, les Écologistes, LFI et le PCF peinent à trouver une ligne commune.
Par Denis Sieffert