Notre-Dame-des-Landes : Une détermination sans faille
Malgré la victoire du « oui » au référendum local, les opposants au projet d’aéroport ne désarment pas. Leur rassemblement annuel était placé sous le signe de la convivialité et de la motivation.
dans l’hebdo N° 1412 Acheter ce numéro

« Alors, tu penses qu’ils vont évacuer la ZAD bientôt ? » Une question sur toutes les lèvres des milliers de personnes réunies les 9 et 10 juillet contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Et autant de réponses que de personnalités foulant l’herbe du lieu-dit Montjean. D’abord amicale : « Si c’est le cas, les paysans du coin encercleront les forces de l’ordre sans hésiter. » Ou naïve : « Je pense qu’ils ne prendront pas le risque car ils savent que des milliers de personnes soutiennent les zadistes. » Méfiante aussi : « Restons prudents, car l’ennemi ne fait jamais deux fois la même erreur. » Parfois dramatique : « Je crains que ce soit plus violent qu’en 2012 et qu’il y ait un mort, d’un côté ou de l’autre. » Et même (faussement) militaire : « On pourrait les accueillir avec des milliers de lance-pierres et des glaçons de peinture ! »
Deux semaines après la consultation publique qui a vu la victoire des partisans du transfert de l’aéroport Nantes-Atlantique sur la zone à défendre (ZAD), la détermination et la solidarité jaillissent de chaque prise de parole, de chaque geste. Intitulé « Semailles de démocratie », ce seizième rassemblement n’a cessé de s’interroger et de réfléchir sur les pratiques démocratiques et le modèle politique actuel, comme un pied de nez à ce référendum local « biaisé ».
« On ne pouvait espérer meilleure réponse à la consultation que cette mobilisation exceptionnelle », se réjouissent les organisateurs de l’événement. Plus de 25 000 personnes ont foulé les champs de Montjean, qui pourraient prochainement être transformés en piste d’atterrissage. Parmi eux, près de 10 % venaient pour la première fois. Pari gagné, la consultation n’a pas dévitalisé le mouvement. « Ça fait plaisir de voir beaucoup de jeunes, commente Micheline, une militante de la première heure. On sait