L’appel désespéré de Benoît Hamon

Le candidat du PS, en grande difficulté, fustige le « jeu morbide » de Manuel Valls et appelle les sociaux-démocrates, le PCF et les Insoumis de Jean-Luc Mélenchon à se ranger derrière lui.

Michel Soudais  • 29 mars 2017
Partager :
L’appel désespéré de Benoît Hamon
© Photo : PHILIPPE LOPEZ / AFP

Lâché par Manuel Valls, qui a annoncé ce matin qu’il voterait pour Emmanuel Macron le 23 avril, Benoît Hamon tente de retourner cet ultime « coup de poignard dans le dos » en avantage. Dans une courte déclaration depuis son siège de campagne, le vainqueur de la primaire la « Belle alliance populaire » introuvable, dont la campagne ressemble jusqu’ici à une descente aux enfers, a lancé un « appel solennel » aux électeurs de gauche, leur demandant de « sanctionner ceux qui se prêtent [au] jeu morbide » d’humilier la démocratie par « des pratiques et des comportements indignes » quand « la parole donnée devant le peuple doit être scrupuleusement respectée ».

La gauche, pour gagner, doit se rassembler et j’appelle à ce qu’elle le fasse maintenant […]. J’appelle désormais tous les électeurs, ceux qui sont engagés dans la lutte contre les injustices, j’appelle les sociaux-démocrates intimement attachés au progrès social et à la démocratie, mais aussi le Parti communiste, les communistes et Pierre Laurent, les Insoumis et Jean-Luc Mélenchon, à réunir leurs forces aux miennes.

« Je vous demande […] de tourner la page de cette vieille politique, a-t-il lancé, de tourner le dos à ces politiciens qui ne croient plus en rien et qui vont là où le vent va, au mépris de toute conviction. » Un appel au secours qu’il a aussi adressé explicitement aux communistes et au candidat de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, en les invitant à « unir leurs forces aux [s]iennes » :

Malgré la multiplication des trahisons dans son camp, Benoît Hamon s’estime encore « le seul à pouvoir faire gagner » tous ceux-là, arguant occuper « par [son] projet (…) une position centrale à gauche » et être « le seul à pouvoir conjuguer des électorats différents, des radicaux aux plus modérés ». Un argument puisé dans l’argumentaire électoral classique du PS mais qui, au stade où ce dernier en est rendu, a peu de chance de porter.

Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

« Développer toutes les mutineries contre la classe dominante »
Entretien 17 avril 2024 abonné·es

« Développer toutes les mutineries contre la classe dominante »

Peter Mertens, député et secrétaire général du Parti du travail de Belgique, publie Mutinerie. Il appelle à multiplier les mobilisations contre l’Europe néolibérale et austéritaire sur tout le Vieux Continent.
Par Olivier Doubre
« Les Écolos, c’est comme les pirates dans Astérix qui se sabordent eux-mêmes » 
Politique 12 avril 2024 abonné·es

« Les Écolos, c’est comme les pirates dans Astérix qui se sabordent eux-mêmes » 

À la peine dans les sondages pour les élections européennes, avec une campagne qui patine, le parti écologiste se déchire sur fond d’affaire Julien Bayou. La secrétaire nationale, Marine Tondelier, tente d’éteindre le démon de la division.
Par Nils Wilcke
« Il est presque sûr que des eurodéputés RN ont reçu de grosses sommes de la Russie »
Entretien 11 avril 2024 abonné·es

« Il est presque sûr que des eurodéputés RN ont reçu de grosses sommes de la Russie »

À deux mois des élections européennes, l’ONG internationale Avaaz part en campagne contre le parti de Jordan Bardella et Marine Le Pen dont les sulfureux liens internationaux sont inquiétants.
Par Michel Soudais
« La gauche de demain doit être soucieuse d’un rassemblement démocratique »
Entretien 10 avril 2024 libéré

« La gauche de demain doit être soucieuse d’un rassemblement démocratique »

Le professeur de science politique Philippe Marlière est coauteur d’un court ouvrage étrillant la classe politique française et interpellant six personnalités (dont Hollande, Macron, Mélenchon). Pour lui, la gauche doit se repenser si elle souhaite devenir majoritaire.
Par Lucas Sarafian