Le premier référendum d’entreprise largement rejeté par les salariés

Erwan Manac'h  • 31 mars 2017
Partager :
Le premier référendum d’entreprise largement rejeté par les salariés
© Photo : BORIS HORVAT / AFP

Les salariés du Réseau de transport de l’électricité (RTE) votaient cette semaine pour le premier référendum d’entreprise, permis par l’adoption en août de la loi El Khomri. Ils devaient se prononcer par voie électronique au sujet d’un accord d’entreprise sur les chantiers urgents. Et ils ont dit non, à 70,8 % des suffrages. Avec une participation de 76 % des 4 258 salariés de l’entreprise. Le vote des 44 % de salariés des bureaux et de l’encadrement, qui n’auraient pas été concernés par l’accord, n’a donc pas été favorable au « oui ». C’était la principale inquiétude de la CGT, qui redoutait que ce référendum ne « fracture les collectifs de travail par une division profonde entre les salariés ».

La CFDT et la CFE-CGC, qui représentent à elles deux 34 % du personnel, ont convoqué ce référendum pour tenter de passer outre l’opposition de la CGT (58 % du personnel). Ce vote est donc un désaveu tranchant pour la direction confédérale de la CFDT, qui espérait beaucoup des référendums d’entreprise qu’elle avait elle-même fait ajouter à la loi travail au printemps 2016.

Le projet d’accord visait à assouplir les règles des chantiers « urgents », qui mobilisent des agents de maintenance les soirs et week-ends. Le « délai de prévenance » était réduit de sept à un jour, permettant à l’employeur de solliciter un salarié au dernier moment. Avec cet accord, la direction aurait pu désigner elle-même un salarié en l’absence de volontaire.

Travail Politique
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Pour en finir avec la centralité du travail
Travail 6 novembre 2025

Pour en finir avec la centralité du travail

Alors que le travail génère souvent de l’insatisfaction, en prise à des conditions toujours plus précaires, il reste présenté comme une valeur indépassable dans nos vies. Une centralité qui semble anachronique avec la catastrophe écologique, selon l’économiste Alain Coulombel.
Par Alain Coulombel
« Il faut modifier la Constitution pour empêcher l’avènement d’un régime autoritaire »
La Midinale 5 novembre 2025

« Il faut modifier la Constitution pour empêcher l’avènement d’un régime autoritaire »

Il vient de déposer une proposition de loi constitutionnelle : Éric Kerrouche, sénateur socialiste des Landes, est l’invité de « La Midinale ».
Par Pablo Pillaud-Vivien
Mouvement social de 1995 : la naissance d’une nouvelle génération politique
Récit 5 novembre 2025 abonné·es

Mouvement social de 1995 : la naissance d’une nouvelle génération politique

Le grand mouvement social de 1995 a vu l’apparition d’une dizaine de futurs visages de la gauche, des figures qui, en trois décennies de vie publique française, n’ont jamais abandonné le combat. Très souvent en faveur de l’union de la gauche.
Par Lucas Sarafian
1995, l’année où le syndicalisme s’est réinventé
Syndicats 5 novembre 2025

1995, l’année où le syndicalisme s’est réinventé

Dans un contexte de fin des utopies politiques et de tournant social-libéral, le mouvement de 1995 catalyse une recomposition syndicale profonde. L’unité d’action, l’émergence de nouvelles organisations et le rôle central des assemblées générales en font le point de départ d’un renouveau syndical toujours inachevé.
Par Benoît Teste