Les scientifiques américains préparent leur gigantesque marche de protestation

Le samedi 22 avril, à l’initiative des scientifiques américains qui se sentent menacés par Donald Trump et par le conservatisme d’une grande partie des députés et sénateurs républicains, les praticiens et défenseurs de la science défileront aux États-Unis et dans 514 villes du monde.

« Il s’agit, explique Caroline Weinberg, l’une des responsables de cette initiative lancée au mois de janvier, de tenter de donner le signal de départ d’un nouveau mouvement social pour que partout, la science soit respectée et écoutée. Cette marche ne sera efficace que si nous la faisons comprendre comme une volonté de faire vivre l’éducation à la science. »

Pour les organisateurs, qui espèrent que leur initiative sera aussi imposante dans le reste du monde qu’elle promet de l’être aux États-Unis, il s’agit d’attirer l’attention sur le refus des politiques de tenir compte des avertissements qui leur sont donnés par la science.

Une façon de rappeler que la prise de conscience des scientifiques a été notamment provoquée par la vague de « négationnisme » climatique déclenchée par le nouveau Président. Et aussi par les nombreux recours en justice introduits par les climato-sceptiques dans une trentaine d’États américains.

S’y ajoutent les exigences répétées des autorités d’introduire dans les programmes scolaires le créationnisme et un enseignement réfutant ou niant le changement climatique lié aux activités humaines. Sans oublier la disparition progressive des textes et des rapports officiels sur le climat des sites scientifiques (notamment universitaires) sur lesquels le pouvoir fédéral peut intervenir.

Ne pas laisser la science aux seules mains des politiques

Près de 200 organisations scientifiques américaines soutiennent la marche, notamment l’Association pour l’avancement de la science et l’Association pour l’union géophysique qui sont les plus puissantes du pays. Des dizaines de milliers de volontaires se sont manifestés pour aider à l’organisation de la centaine de manifestations prévues sur le seul sol américain et des centaines de milliers d’Américains ont annoncé leur participation sur les réseaux sociaux.

Caroline Weinberg explique : « Il est certain que la question climatique a motivé beaucoup de participants mais qu’il s’agit aussi, pour les scientifiques comme pour leurs supporters, de rappeler que toutes les sciences doivent être préservées et ne doivent pas être aux mains des politiques, car elles doivent répondre à toutes les questions qui se posent dans le monde. »

Cette marche de protestation a une ambition mondiale, mais il n’est pas encore certain qu’elle revêtira la même ampleur dans tous les pays. Notamment, disent ses responsables, en Hongrie, en Russie, en Turquie, en Asie…