Pays basque : L’espoir d’une paix durable
Le 8 avril, un collectif de militants non-violents a remis à la police française tout l’armement de l’ETA. Aux gouvernements, maintenant, de faire un pas vers la réconciliation.
dans l’hebdo N° 1449 Acheter ce numéro

Le regard des gens ! Il y avait de l’espoir partout ! » Anaiz Funosas peine à revenir sur terre, au pied de l’immense tribune dressée ce samedi 8 avril, place Paul-Bert, à Bayonne. La présidente du mouvement Bake Bidea, qui œuvre depuis près de dix ans à l’instauration de la paix au Pays basque, avait rejoint une centaine d’intervenants – représentants de syndicats, d’associations, de mouvements religieux, de paysans, d’entreprises, de partis politiques – venus saluer la portée historique de l’événement de la matinée : la remise de tout l’armement de l’ETA à la police française, par l’intermédiaire de militants non-violents.
« Une remarquable adhésion : personne ne pourrait, le cas échéant, se revendiquer du peuple basque pour relancer un cycle de violence », commente Txetx Etcheverry, l’une des principales figures du collectif des Artisans de la paix, à l’origine de l’opération. Une foule de près de 20 000 personnes applaudit sans réserve, parcourue de slogans basques familiers qui vibrent avec un regain d’optimisme sous un ciel sans nuages : « Les prisonniers à la maison ! L’amnistie pour les exilés ! »
L’ETA a renoncé sans conditions à la lutte armée en 2011. Mais Madrid et Paris ont toujours refusé d’entériner cette décision, bloquant depuis toute issue définitive à un demi-siècle de violence armée sur le territoire basque, de part et d’autre de la frontière franco-espagnole. Le révérend Harold Good, personnalité clé du processus de désarmement en Irlande du Nord, exhorte la société civile, forte de cette réussite, à intensifier sa pression. « Exigez le respect du droit et des mesures humanitaires pour les prisonniers ! »
Une exigence cruciale pour le processus de paix au Pays basque. Celui-ci nécessitera aussi d’aborder le sort des
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