Un cadre de Force ouvrière rejoint le cabinet de la ministre du Travail

Stéphane Lardy, chargé de l’emploi et de la formation professionnelle à FO pendant neuf ans, devient directeur adjoint du cabinet de Muriel Pénicaud.

Erwan Manac'h  • 24 mai 2017
Partager :
Un cadre de Force ouvrière rejoint le cabinet de la ministre du Travail
© Photo : DOMINIQUE FAGET / AFP

Représentants du patronat et de salariés seront donc réunis au ministère du Travail : après la nomination d’une ancienne DRH comme ministre (Muriel Pénicaud) et d’un ancien cadre du Medef comme directeur de cabinet (Antoine Foucher), le nom d’un ancien secrétaire confédéral de Force ouvrière, Stéphane Lardy, apparaît comme directeur adjoint de cabinet, rue de Grenelle.

Il a officié entre 2007 et 2016 sur les questions relatives à l’emploi et à la formation professionnelle. La nomination d’un ancien syndicaliste à ce niveau de responsabilité est rare, relève l’agence spécialisée AEF. Il s’agit donc d’une prise stratégique importante, dans la perspective des débats houleux prévus dans les semaines à venir au sujet de la loi travail II.

Décrit comme « un réformiste convaincu », Stéphane Lardy est, selon Michel Noblecourt du Monde, membre du Parti socialiste et a été un temps pressenti pour prendre la succession de Jean-Claude Mailly à la tête du syndicat.

Il rejoint donc une équipe qui faisait jusqu’alors la part belle aux personnalités issues du monde patronal. Selon l’AEF, il sera en charge de la formation professionnelle, grand chantier que souhaite ouvrir Emmanuel Macron, et de la pénibilité. Sur ce dernier sujet, Emmanuel Macron vient de confirmer qu’un « moratoire » sera prononcé sur le compte pénibilité.

L’an dernier, en plein mouvement contre la loi travail, Stéphane Lardy avait été nommé inspecteur général des affaires sociales, un « grand corps » de l’État qui s’occupe de la politique sociale (affaires sociales, santé, solidarité, emploi, travail, politique de la ville, formation professionnelle). Il a également été vice-président de Pôle emploi et membre du conseil d’administration de l’Unédic, de par ses fonctions syndicales.

Travail
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Pour en finir avec la centralité du travail
Travail 6 novembre 2025

Pour en finir avec la centralité du travail

Alors que le travail génère souvent de l’insatisfaction, en prise à des conditions toujours plus précaires, il reste présenté comme une valeur indépassable dans nos vies. Une centralité qui semble anachronique avec la catastrophe écologique, selon l’économiste Alain Coulombel.
Par Alain Coulombel
1995, l’année où le syndicalisme s’est réinventé
Syndicats 5 novembre 2025

1995, l’année où le syndicalisme s’est réinventé

Dans un contexte de fin des utopies politiques et de tournant social-libéral, le mouvement de 1995 catalyse une recomposition syndicale profonde. L’unité d’action, l’émergence de nouvelles organisations et le rôle central des assemblées générales en font le point de départ d’un renouveau syndical toujours inachevé.
Par Benoît Teste
Les grèves de 1995 en images
Portfolio 5 novembre 2025 abonné·es

Les grèves de 1995 en images

Retour en photo sur le mouvement social de 1995, où solidarité, ferveur et débrouille sont allés de pair.
Par Politis
Sophie Béroud : « 1995 est le dernier mouvement social avec manifestations massives et grèves reconductibles »
Entretien 5 novembre 2025 abonné·es

Sophie Béroud : « 1995 est le dernier mouvement social avec manifestations massives et grèves reconductibles »

Des millions de personnes dans les rues, un pays bloqué pendant plusieurs semaines, par des grèves massives et reconductibles : 1995 a été historique par plusieurs aspects. Trente ans après, la politiste et spécialiste du syndicalisme retrace ce qui a permis cette mobilisation et ses conséquences.
Par Pierre Jequier-Zalc