Bienvenue en zone eusko !
La monnaie complémentaire en vigueur au Pays basque depuis 2013 est la plus importante de France. Elle pourrait être bientôt utilisée par les collectivités locales pour leurs titres de paiement.

La boulangerie, le magasin Biocoop, la boucherie-charcuterie… Martine Bisauta énumère la liste des commerces où elle peut régler ses achats en eusko. « La pharmacie rechigne encore, mais j’y réfléchis. » Maire-adjointe au développement durable et à la participation citoyenne de Bayonne, c’est une militante assidue de cette monnaie locale et complémentaire en vigueur au Pays basque. « Je me suis donné jusqu’à la fin de l’année pour faire adhérer la totalité des membres du conseil municipal. On ne peut pas encore vivre intégralement en eusko, mais un grand nombre de professionnels l’acceptent aujourd’hui. Il n’y a plus de “bonne” excuse ! »
Il y a aussi le fromage, les poulets, le coiffeur, l’ostéopathe, ajoute Peio D’Uhalt, qui consulte régulièrement la liste des prestataires adhérents pour compléter son panier « eusko ». Et pour les livres ? Boutade : Peio D’Uhalt est directeur de la librairie Elkar à Bayonne, l’un des tout premiers commerces engagés. Montant collecté en numéraire basque à la caisse : l’équivalent de 20 000 euros par an.
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Quatre ans à peine après son lancement, en 2013, la monnaie locale est devenue la première de France (voir encadré), avec un volume de 730 000 euskos actuellement en circulation (1 eusko vaut 1 euro), et probablement la troisième en Europe, derrière le Chiemgauer bavarois (842 000 équivalents euros), la