Catalogne : Le casse-tête s’aggrave

Le renouvellement de l’exécutif local, censé casser la dynamique indépendantiste, conclut une campagne hors du commun.

Politis  • 20 décembre 2017 abonné·es
Catalogne : Le casse-tête s’aggrave
© photo : Dmitriy Vinogradov / Sputnik / AFP

Quelle vérité politique, au sortir des urnes catalanes, le 21 décembre, sinon un degré de plus dans une confusion déjà extrême ? Le renouvellement de l’exécutif local, décidé par Madrid pour casser la dynamique indépendantiste d’octobre dernier, conclut une campagne hors du commun. L’un des favoris, Oriol Junqueras (ERC, gauche indépendantiste), est en prison pour « rébellion, sédition et malversation » (il a participé à la tentative de sécession), et n’a droit qu’à dix coups de téléphone de cinq minutes par semaine. L’autre indépendantiste de poids, le président catalan destitué, Carles Puigdemont (Junts per Catalunya, centre droit), est exilé à Bruxelles, promis à l’arrestation s’il franchit la frontière.

Alors que ce dernier a perdu du crédit, cette mouvance (qui comprend aussi la petite CUP anticapitaliste) part aux urnes en ordre dispersé. La somme des sièges des trois pôles pourrait cependant lui préserver une très courte majorité absolue. Mais les anti-sécession seront proches, en particulier grâce à la percée de Ciudadanos (centre-droit), mené par la jeune Ines Arrimadas, au profil très « macronien ». Et tout se complique avec les hypothèses d’alliances (configuration la plus plausible). Car l’étiquetage gauche-droite le cède au clivage indépendantiste : le PS local est aussi unioniste que Ciudadanos et le PP (droite) du Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy.

La clé, c’est peut-être la dernière pièce du puzzle catalan : Ada Colau, influente maire de Barcelone. Avec Catalunya en comú-Podem, qui inclut la branche locale de Podemos, elle souhaite un référendum d’autodétermination, mais « légal »… et non prévu par la Constitution espagnole.

Crédité de 9 sièges (sur 135), ce petit pôle de gauche penche plus naturellement vers les indépendantistes et pourrait leur imposer une ligne moins radicale en échange de son appui pour gouverner la région.

Monde
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

Des deux côtés de l’Atlantique, la social-démocratie n’est jamais finie (mais c’est pas jojo)
Analyse 6 juin 2025

Des deux côtés de l’Atlantique, la social-démocratie n’est jamais finie (mais c’est pas jojo)

Les gauches sont bien à la peine à l’échelle mondiale. Trop radicales, elles perdent. Les moins radicales sont diabolisées. Toutes sont emportées dans un même mouvement. Pourtant, dans un monde où les vents de l’extrême droite soufflent fort, la social-démocratie n’a pas encore perdu la partie.
Par Loïc Le Clerc
Avoir moins de 20 ans dans la bande de Gaza
Récit 4 juin 2025 abonné·es

Avoir moins de 20 ans dans la bande de Gaza

Plus de 50 000 personnes au sein du territoire enclavé ont été tuées ou blessées par l’armée israélienne depuis le 7-Octobre. Mais le sort des survivants doit aussi alerter. Privée d’éducation, piégée dans un siège total au cœur d’une terre dévastée, toute la jeunesse grandit sans protection, sans espoir.
Par Céline Martelet
À Gaza, « les enfants sont en train d’être exterminés »
Entretien 4 juin 2025 abonné·es

À Gaza, « les enfants sont en train d’être exterminés »

Khaled Benboutrif est médecin, il est parti volontairement à Gaza avec l’ONG PalMed. La dernière fois qu’il a voulu s’y rendre, en avril 2025, Israël lui a interdit d’entrer.
Par Pauline Migevant
En France, la nouvelle vie des enfants de Gaza
Témoignages 4 juin 2025 abonné·es

En France, la nouvelle vie des enfants de Gaza

Depuis le début de la guerre dans l’enclave palestinienne, les autorités françaises ont accueilli près de cinq cents Gazaouis. Une centaine d’autres ont réussi à obtenir des visas depuis l’Égypte. Parmi ces réfugiés, une majorité d’enfants grandit dans la région d’Angers, loin des bombardements aveugles de l’armée israélienne.
Par Céline Martelet