Kosovo : Une soif de renouveau
Rejet des partis traditionnels, désir d’ailleurs et volonté de changement : la jeunesse du pays aspire à écrire une nouvelle page.
dans l’hebdo N° 1491 Acheter ce numéro

L’heure était à la fête dans Pristina, le 17 février. Dix ans après la proclamation unilatérale d’indépendance du Kosovo, les lampadaires de la capitale étaient pavoisés de ballons jaunes et bleus, aux couleurs du drapeau national, des jeux de lumière égayaient les façades et des concerts animaient l’artère principale de la ville, le boulevard Mère-Teresa, du nom de la célèbre religieuse d’origine albanaise.
Sur le parcours de la foule joyeuse, quelques militaires de la Kfor, l’opération de maintien de la paix mandatée par l’Otan, se laissent parfois prendre en photo par des passants. Car, si l’indépendance du pays est reconnue par plus de 110 pays, dont trois membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (États-Unis, Royaume-Uni et France), il ne possède toujours pas d’armée et ses institutions restent encore en construction. Il y a dix ans, l’Union européenne installait sa mission Eulex visant à promouvoir l’État de droit, en facilitant l’acquisition par le Kosovo des compétences nécessaires dans les domaines de la justice, de la police et des douanes. Car tout était à faire, après que cette région, peuplée majoritairement d’Albanais, fut ostracisée lorsqu’elle était sous contrôle de la Serbie. Depuis, c’est l’ONU – via son opération de maintien de la paix (la Minuk), puis Eulex – qui encadre l’évolution du pays.
Derrière les sourires, dans les ruelles de la ville, la déception est grande à l’égard de la classe politique et de ces missions internationales. « Eulex a échoué dans sa lutte contre la corruption. Les Kosovars