Emmanuel Macron : Sur un malentendu… ça ne peut pas marcher
Alors qu’Emmanuel Macron affirme « appliquer son programme » – déjà très imprécis lors de la campagne –, nombre de ses électeurs peuvent légitimement se sentir floués.
dans l’hebdo N° 1501-1502 Acheter ce numéro

Et si Emmanuel Macron avait été élu sur un malentendu ? Depuis un an, émettre cette hypothèse attire sur tous ceux qui s’y risquent les foudres des soutiens, avoués ou non, du chef de l’État. Pourtant, si l’élection du président de la République n’est pas contestable – elle n’a d’ailleurs jamais été contestée –, il est licite de rappeler ce que sa victoire « par effraction », comme il la qualifie lui-même, doit aux circonstances exceptionnelles de ce scrutin : la fin crépusculaire du quinquennat de François Hollande, la certitude que Marine Le Pen serait au second tour, les affaires de François Fillon… Au soir de son élection, le 7 mai 2017, le candidat reconnaissait d’ailleurs lucidement avoir « été élu par des gens qui ne [l]’ont pas choisi ». Dans l’entretien à Corse-Matin (18 août 2017) où il rapportait ce propos, Christophe Castaner, qui était encore le porte-parole du gouvernement, précisait : « Ceux qui l’ont choisi, c’est 24 % des Français. » Soit son score au premier tour.
Les plus aisés comblésUn an plus tard, dans un entretien à La Nouvelle Revue française, le chef de l’État se considère certes comme une « aberration » du point de vue du « système politique traditionnel » – puisqu’il semblait jusqu’ici acquis qu’il était impossible d’emporter cette élection sans l’appui d’un parti et sans une solide expérience d’élu local et national – tout en donnant de sa victoire une lecture dépolitisée : « En réalité, je ne suis que l’émanation du goût du peuple français pour le romanesque. Cela ne se résume pas en formules, mais c’est bien le cœur de l’aventure politique. En somme, on est toujours l’instrument de quelque chose qui vous dépasse. » Gageons que cette lecture aventurière de son élection, au vu de la
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