Quarante ans après la révolution, l’Iran le dos au mur

Divisé entre les tenants de l’orthodoxie et les modernistes, le pays fait face à l’extérieur à la pression maximale de Donald Trump.

Gilles Wullus  • 19 juin 2019
Partager :
Quarante ans après la révolution, l’Iran le dos au mur
© crédit photo : ATTA KENARE / STF / AFP

Juin 1979 : le projet de Constitution préparé par les laïcs du gouvernement révolutionnaire est rejeté par Khomeiny. L’Iran sera une république régie entièrement par l’islam. En dehors des fidèles de l’ayatollah, il n’y aura pas de place pour tous ceux qui ont concouru à abattre le régime du shah. Quarante ans et quelques guerres plus tard, le régime atteint une impasse. Divisé entre des tenants de l’orthodoxie, qui sont aussi les principaux bénéficiaires de la corruption et des trafics, et des modernistes qui prônent l’ouverture, poussés par une société éduquée mais précarisée, le pays fait face à l’extérieur à la pression maximale de Donald Trump, obnubilé par son alliance avec les faucons israéliens et les rapaces saoudiens. Le Golfe, cœur battant de l’énergie fossile pétro-gazière, qui pour le malheur de la région est encore le premier carburant de l’économie mondiale, est de nouveau au bord de la guerre. Le jusqu’au-boutisme est facile à vendre aux opinions publiques, mais il noie l’horizon dans une marée noire. Les précédents irakien ou libyen n’ont pas servi de leçon aux États-Unis, qui s’imaginent encore pouvoir faire et défaire des régimes selon leurs intérêts, au mépris des valeurs démocratiques dont ils se font pourtant les hérauts.

Shirin Ebadi a consacré sa vie à défendre la justice et les droits humains dans son pays. En particulier en faveur des femmes, des enfants et des réfugiés. C’est une conscience lumineuse de l’humanité que Politis accueille dans ses pages.

Monde
Publié dans le dossier
L'Iran le dos au mur
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Dans l’archipel du Bailique, au Brésil : « Je crois qu’ici, tout va disparaître »
Reportage 3 novembre 2025 abonné·es

Dans l’archipel du Bailique, au Brésil : « Je crois qu’ici, tout va disparaître »

Au nord de Belem où se tient la COP 30, l’archipel du Bailique est en train de disparaître, victime de l’érosion des terres et de la salinisation de l’eau. Une catastrophe environnementale et sociale : les habitant·es désespèrent de pouvoir continuer à habiter leurs terres.
Par Giovanni Simone et Anne Paq
Paul Biya réélu : colère et répression au Cameroun
Analyse 31 octobre 2025

Paul Biya réélu : colère et répression au Cameroun

Au Cameroun, le président au pouvoir depuis 50 ans vient d’être réélu pour un huitième mandat. L’élection de cet homme de 92 ans est largement contestée et l’opposition est réprimée. Depuis plusieurs jours, le pays est dans un climat de colère et de peur.
Par Caroline Baude
« Au Cameroun, la jeunesse voudrait s’inspirer de la Gen Z »
Entretien 31 octobre 2025 abonné·es

« Au Cameroun, la jeunesse voudrait s’inspirer de la Gen Z »

La politiste Marie-Emmanuelle Pommerolle, spécialiste du Cameroun, analyse la place du pays dirigé d’une main de fer par le nonagénaire Paul Biya depuis 1982, au lendemain de sa réélection, dans l’espace régional ouest-africain et avec l’Occident, dont l’ancienne puissance coloniale française.
Par Olivier Doubre
Amérique latine : « Trump a le narcotrafic, l’immigration et la Chine dans le viseur »
La Midinale 31 octobre 2025

Amérique latine : « Trump a le narcotrafic, l’immigration et la Chine dans le viseur »

Christophe Ventura, directeur de recherche à l’Iris, spécialiste de l’Amérique latine, est l’invité de « La Midinale ».
Par Pablo Pillaud-Vivien