« Sorry We Missed You », de Ken Loach : Attention, fragiles…

Dans Sorry We Missed You, Ken Loach montre la désagrégation de tous les liens entre les êtres qu’entraînent les boulots précaires. Un mélo social d’une grande puissance.

Christophe Kantcheff  • 16 octobre 2019 abonné·es
« Sorry We Missed You », de Ken Loach : Attention, fragiles…
© photo : L’amour que les personnages se portent sonne comme une tentative de résistance à la déliquescence en marche. crédit : Joss Barratt

Sorry We Missed You met en scène la dégradation d’un être et de sa famille par le travail. Plus exactement par cette nouvelle forme d’emploi qu’est le travail prétendument « indépendant » – ou son ubérisation. On n’a jamais mieux usé de la notion de liberté pour asservir. Après avoir multiplié divers boulots, Ricky Turner (Kris Hitchen), résidant à Newcastle, vient d’intégrer une société de chauffeurs-livreurs où il est à son compte. Non seulement il doit se soumettre à des objectifs de rentabilité insensés, mais tous les coûts sont à sa charge. Pour acheter son camion, il a vendu la voiture de sa femme, Abby (Debbie Honeywood), aide à domicile, celle-ci passant dorénavant quantité d’heures – non payées – dans les transports en commun. Ricky et Abby n’ont plus de vie que leur travail tuant.

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Les journées harassantes, interminables, de Ricky, sont

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Cinéma
Temps de lecture : 3 minutes