Artsakh : « Mes racines sont sous mes pieds »
Peuplée d’Arméniens et enclavée en Azerbaïdjan, la république autoproclamée d’Artsakh (Haut-Karabagh) intensifie la mobilisation pour sa reconnaissance, alors que la paix attend toujours.
dans l’hebdo N° 1577 Acheter ce numéro

Martakert, au nord du Haut-Karabagh. Lidiya Petrosyan, directrice du collège, introduit les visiteurs dans le hall d’accueil. On s’arrête : sur la gauche, un petit enclos aux couleurs vives cerne un jardin intérieur encombré de pots de fleurs. C’est un autel dédié aux héros de la défense du Haut-Karabagh. Leurs portraits sont accrochés au mur, dominés par la figure de Vladimir Balayan, qui a donné son nom à l’école. Une stèle à son effigie se dresse sur la dalle de béton de la cour, défoncée par endroits. Originaire de la région de Martakert, le commandant a été tué au combat en 1992. Le Haut-Karabagh est en guerre, et l’école en fait le rappel à tous les étages, avec drapeaux, armoiries et galerie de photos de combattants.
Le 2 septembre 1991, dans une URSS en cours de dissolution, ce territoire enclavé en Azerbaïdjan déclare son indépendance à la suite d’un référendum local massivement favorable. Très majoritairement peuplé d’Arméniens et proche de l’Arménie, il revendiquait depuis des décennies d’échapper à une tutelle