Hongkong : « Nous nous battrons jusqu’à notre dernier souffle ! »
Avec la loi de « sauvegarde de la sécurité nationale », Pékin affiche sa volonté de mettre le territoire au pas. La détermination des opposants à cette mainmise autoritaire ne cesse de croître.
dans l’hebdo N° 1606 Acheter ce numéro

C ’est bon ! Je suis saine et sauve », écrit Natalie Le* sur Telegram, l’application de messagerie cryptée. Il est minuit passé, heure locale à Hongkong, ce mercredi 27 mai : la jeune femme de 25 ans vient de rentrer chez elle après une journée mouvementée. Un peu plus tôt, elle défilait avec des milliers d’autres manifestants dans les rues de l’ancienne colonie britannique pour protester contre une loi sur « la sauvegarde de la sécurité nationale dans la région administrative spéciale » imposée par Pékin. Depuis la rétrocession de Hongkong en 1997, c’est le pire coup porté au principe « un pays, deux systèmes », en vertu duquel est théoriquement garantie une large autonomie à la métropole jusqu’en 2047. De même que ses habitants jouissent de libertés de presse, d’expression, de manifester, entre autres, inconnues en Chine continentale.
Présentée le 22 mai, jour d’inauguration de la session plénière de l’Assemblée nationale populaire de Chine, la disposition a été adoptée par le corps législatif chinois moins d’une semaine plus tard, lors de la clôture de ce grand rendez-vous annuel du Parti communiste chinois (PCC). La loi visera à « empêcher, stopper et réprimer toute action qui menace gravement la sécurité nationale, comme le séparatisme, la subversion, la préparation ou la commission d’activités terroristes, ainsi que les activités de forces étrangères qui constituent une ingérence dans les affaires » de Hongkong.
« Je n’ai pas peur, affirme Natalie Le, habituée à