Cédric Herrou : Un « paysan punk » contre l’État
L’homme qui incarne le mieux les valeurs d’accueil inconditionnel livre son propre récit, entre humanisme chevillé au corps, doutes et contradictions.
dans l’hebdo N° 1624 Acheter ce numéro

S i j’avais laissé ces enfants au bord de la route, ma mère m’aurait engueulé. J’ai préféré affronter la violence des procureurs. » Deux phrases percutantes et suffisantes pour cerner l’esprit de rébellion, l’élan naturel pour la solidarité, l’audace désinvolte et la verve gouailleuse de Cédric Herrou. Depuis quatre ans, ce paysan quadragénaire, vivant dans la vallée de la Roya, a fait couler beaucoup d’encre et délié beaucoup de langues, acides ou amicales. Mais, surtout, il a aidé et sauvé nombre d’hommes, de femmes, d’enfants, de familles, de jeunes filles exilés et en errance à la frontière franco-italienne.
Depuis que Cédric Herrou a ouvert la grille de sa ferme aux médias à l’automne 2016, jusqu’au