Ouïgours : Non-assistance internationale
Alors que les opinions publiques commencent à se mobiliser, l’inertie diplomatique n’a jamais été aussi grande.
dans l’hebdo N° 1635 Acheter ce numéro

© Martin Bertrand / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Début octobre 2020, lors d’une réunion de l’Assemblée générale des Nations unies spécialisée dans les droits humains, 39 pays réclamaient « l’accès immédiat et sans entraves » de la haute-commissaire de l’ONU aux droits humains, Michelle Bachelet, à la province du Xinjiang. Parmi les signataires, de nombreux pays européens ainsi que le Canada, le Japon, Haïti et l’Australie. Ces deux dernières années, les éléments de preuves renforçant les soupçons de crimes contre l’humanité, voire de génocide, ont contraint les diplomaties occidentales à réagir, après de longues années d’indifférence. Mais leurs dénonciations peinent à se traduire en actes. Seuls les États-Unis ont véritablement été actifs en multipliant les sanctions économiques et diplomatiques contre des dirigeants et des organisations chinoises, via le Uyghur Human Rights Policy Act et la loi Magnitsky. Deux textes qui permettent de sanctionner des personnes et organisations responsables de graves violations des droits humains.
De l’autre côté de l’Atlantique, en revanche, les sanctions se font encore attendre. Le 17 décembre, en réaction à de nouvelles révélations sur le travail forcé d’au moins 500 000 Ouïgours dans des champs de coton, le Parlement européen a certes adopté une résolution d’urgence pressant la Commission, le Conseil et les États membres « d’envisager rapidement l’adoption de sanctions à l’encontre de responsables chinois et d’entités dirigées par l’État ». D’autant qu’une semaine plus tôt l’Union européenne