Assurance-chômage : Résister à la brutalité
La mobilisation s’accroît de jour en jour contre la réforme de l’assurance-chômage qui doit faire payer un lourd tribut aux plus précaires, avec une idée maîtresse : forcer les chômeurs à accepter des boulots inacceptables.
dans l’hebdo N° 1651 Acheter ce numéro

Ils étaient des milliers partout en France le 23 avril et leur colère est au cœur du mouvement des théâtres occupés : les opposants à la réforme de l’assurance-chômage, malgré l’aridité du sujet et le poids de la honte qui contraint trop souvent les privé·es d’emplois au silence, ont réussi à mettre dans la lumière un projet d’une violence rare. À l’approche du 1er mai et d’un possible déconfinement de la vie politique et des luttes sociales, la bataille contre ce projet de baisse généralisée des allocations chômage, ciblant les plus précaires, pourrait bien devenir centrale. Il reste trois mois avant son entrée en application. Le temps d’une bataille politique et juridique (1) de première importance.
Derrière l’extraordinaire complexité du nouveau mode de calcul des indemnités, ce projet vise un but d’une cruelle simplicité : baisser les indemnités des plus précaires pour les forcer à « changer de comportement » en acceptant davantage les emplois aujourd’hui non pourvus, selon les mots de Muriel Pénicaud, l’ex-ministre du Travail, qui a porté la réforme