10 mai 1981 : Cette victoire que l’on n’attendait plus
Quoique largement désunie, la gauche remporte la présidentielle. C’était il y a tout juste quarante ans…
dans l’hebdo N° 1652 Acheter ce numéro

Le 10 mai 1981 est assurément une date dans l’histoire de la gauche. Mais aussi du pays. Une de celles qui font que l’on se souvient de ce que l’on faisait et où l’on était quand, à 20 heures, un graphisme informatique encore rudimentaire dévoilait le visage de François Mitterrand sur les écrans de télé. Après vingt-trois années dans l’opposition, la gauche arrive au pouvoir pour la première fois sous une Ve République taillée pour l’en éloigner. Politiquement, c’est un tremblement de terre.
La droite, qui après tant d’années aux commandes s’imaginait seule légitime à exercer la direction du pays, est sonnée. En deuil. Le « peuple de gauche », lui, exulte. Un peu partout en France, le résultat est accueilli par des scènes de liesse. À la grande fête organisée par le Parti socialiste (PS) place de la Bastille, à Paris, une foule joyeuse, enthousiaste, chaleureuse témoigne de l’immensité des espoirs que suscite cette élection présidentielle. Les premières mesures prises par le gouvernement de Pierre Mauroy, constitué le 22 mai, concrétisent très vite le changement. Après des élections législatives qui donnent la majorité absolue au PS et l’entrée de quatre communistes au gouvernement, les réformes s’enchaînent à un rythme soutenu à côté duquel le