Bergams : Un conflit du travail d’origine très macronienne

Depuis le 13 septembre, les salariés de cette entreprise de restauration dite ultra-fraîche sont en grève illimitée.

Politis  • 6 octobre 2021
Partager :
Bergams : Un conflit du travail d’origine très macronienne
© DR

La grève illimitée engagée depuis le 13 septembre par les salariés de Bergams, une société spécialisée dans la restauration dite ultra-fraîche située à Grigny (Essonne), est à verser au bilan de la politique d’Emmanuel Macron. À l’initiative d’une intersyndicale composée notamment de la CGT et de FO, 90 % des 280 employés de cette entreprise dénoncent principalement l’accord de performance collectif (APC) voté de justesse en septembre 2020, sous la menace de l’emploi, en plein cœur de la tourmente covid, la pandémie ayant impacté l’activité de l’usine de Grigny qui fournit des sandwichs et des plats préparés à des clients comme Air France, Relay ou Monoprix.

Créé par la réforme du code du travail conduite par Muriel Pénicaud en 2017, l’APC permet notamment d’aménager la durée du travail, son organisation et la répartition des heures de travail, de modifier la rémunération des salariés. Il peut être signé que l’entreprise soit confrontée ou non à des difficultés économiques provisoires. 

À son entrée en vigueur au 1er janvier, témoigne un délégué syndical FO, les salariés sont « passés de 35 à 37,5 heures, voire 40, par semaine » et ont « globalement perdu entre 100 et 1.000 euros brut par mois » ; toutes les primes et autres acquis ont en effet été supprimés. Et « des dizaines de collègues ont purement et simplement été licenciés », complète la CGT. Celle-ci dénonce « le comportement éhonté du groupe Norac » auquel appartient Bergams, dont « le fondateur, Bruno Caron, apparaît parmi les 400 plus grandes fortunes de France, cette année ». Et appuie les demandes de baisse du temps de travail, d’augmentations de salaire et de recrutements en CDI.

Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

À Marseille, l’infatigable combat des femmes de chambre du Radisson Blu
Reportage 26 juillet 2024 abonné·es

À Marseille, l’infatigable combat des femmes de chambre du Radisson Blu

Depuis deux mois, les femmes de chambre de l’hôtel haut de gamme marseillais sont en grève. Elles demandent une hausse de salaire, une prime pénibilité et de meilleures conditions de travail. Mais leur employeur, sous-traitant de l’hôtellerie, fait la sourde oreille en pleine saison touristique.
Par Étienne Bonnot
À Paris, devant la mairie du 18e, la santé dégradée des familles en attente d’un hébergement
Reportage 25 juillet 2024 abonné·es

À Paris, devant la mairie du 18e, la santé dégradée des familles en attente d’un hébergement

Depuis plusieurs jours, près de 300 personnes, en majorité des femmes et des enfants, campent devant la mairie du 18e arrondissement de la capitale pour demander un hébergement. Malgré un soutien associatif, la situation sur place est inquiétante.
Par Pauline Migevant
Nicolas, pêcheur de Loire : une espèce en voie de disparition
Portrait 24 juillet 2024 abonné·es

Nicolas, pêcheur de Loire : une espèce en voie de disparition

Sur le plus long fleuve de France, ils ne sont plus qu’une soixantaine à exercer leur métier. Une activité qui fait figure d’artisanat en comparaison de la pêche en mer. Rencontre avec un passionné attentif à son environnement.
Par Mathilde Doiezie
Valérie Damidot : « L’ennemi de la justice sociale, c’est le riche, pas le migrant »
Télé 24 juillet 2024 abonné·es

Valérie Damidot : « L’ennemi de la justice sociale, c’est le riche, pas le migrant »

Connue pour ses marouflages, moins pour ses engagements à gauche, l’emblématique animatrice de « D&CO » ne mâche pas ses mots contre les inégalités, les dérives d’Emmanuel Macron, l’éloignement des élus. Rencontre avec celle qui a fait le choix à la rentrée de revenir sur le service public.
Par Pauline Migevant