Aurélien Chapeau, « homme blanc ordinaire »

Fasciné par l’auteur de l’attentat raciste de Christchurch, ce trentenaire vient d’être condamné à neuf ans de prison pour terrorisme en lien avec l’extrême droite.

Nadia Sweeny  • 2 février 2022 abonné·es
Aurélien Chapeau, « homme blanc ordinaire »
Autoportrait masqué d’Aurélien Chapeau, posté le 17 mai 2020, soit neuf jours avant son arrestation, sur le réseau social Minds.
© DR

Tous les anciens militaires du 2e régiment de hussards gardent un bon souvenir de lui. Aurélien Chapeau ? Un jeune homme « agréable », « toujours de bonne humeur », « serviable », « respectueux », « qui n’hésitait pas à venir en aide aux plus jeunes ». Le même qui, vendredi 28 janvier, a été condamné à neuf ans de prison pour entreprise individuelle terroriste en lien avec l’extrême droite. « À l’armée, il y a différentes religions et il s’entendait avec tout le monde, même ceux qui étaient arabes, juifs, chinois, etc., s’étonne une ancienne collègue. Il avait un très bon ami algérien qu’il appelait son “frère”. » Comment ce Limougeaud de 38 ans, en apparence intègre et équilibré, a-t-il pu basculer ainsi ?

Fantasme

Né d’une mère aide-soignante et d’un père responsable au planning et à l'ordonnancement, le jeune Chapeau grandit sans difficulté dans la capitale limousine. Sa scolarité est linéaire mais il n’arrive pas à se faire des amis. Réservé et solitaire, il décroche un CAP cuisine avant de s’engager en 2003 dans l’armée de Terre. Il est affecté au 2e régiment de hussards à Sourdun, en Seine-et-Marne (77). « J’ai signé pour le drapeau, par passion de l’armée que mon père m’a transmise quand j’étais jeune », explique-t-il devant le tribunal. Héritier d’un paternel dont les valeurs sont ancrées très à droite, le jeune Aurélien aime l’ordre et la discipline. Il retrouve dans l’armée une famille qui lui ressemble. Il s’y plaît et rêve de grandeur. Mais il n’est pas combattant. Il occupe la fonction de cuisinier. Un ancien camarade se souvient bien qu’il « aurait préféré être dans un escadron de combat ». À la barre, il l’admet :

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