En Grèce, des médias menacés d’asphyxie
La situation des médias grecs est historiquement fragile. L’arrivée au pouvoir en 2019 d’un gouvernement libéral et corrompu a drastiquement détérioré l’exercice du métier de journaliste.
dans l’hebdo N° 1693 Acheter ce numéro

Élu le 7 juillet 2019 lors des élections législatives, nommé Premier ministre le 8, Kyriakos Mitsotakis prend officiellement le contrôle de l’agence de presse nationale ANA-MPA et de la télévision nationale grecque, ERT, le 9. « Cela nous a pris de court,se rappelle Mahi Nikolara, journaliste à ERT. Nous étions très inquiets. » Et la nomination de l’ex-directeur du cabinet de Mitsotakis, Konstantinos Zoulas, à la présidence d’ERT, est venue renforcer les appréhensions des journalistes.
Deux ans plus tard, la Grèce a chuté de 5 places dans le classement mondial de la liberté de la presse et se retrouve classée 70e sur 180, juste avant le Timor oriental, et 24e sur 27 au sein des pays de l’Union européenne. Intimidations, surveillance, mise sur écoute, licenciements abusifs, plaintes en diffamation, censure… Plus de 132 violations de la liberté de la presse ont été relevées en 2021. Cela va des courriels de protestation du gouvernement envoyés aux reporters indociles aux procès à répétition contre les journalistes d’investigation. L’assassinat de l’un d’eux, Giorgos Karaïvaz, le 9 avril 2021, reste non élucidé à ce jour, tout comme celui de Sokratis Giolias, en 2010, revendiqué par un groupe extrémiste.
Stavroula Poulimeni, spécialiste des questions d’environnement, se retrouve en procès pour avoir publié dans un reportage le nom d’un cadre d’une société minière proche du gouvernement. Nikos Gianopoulos, journaliste du site News247, a été convoqué en septembre dernier devant le juge d’instruction sous le chef d’accusation «
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