Colombie : La gauche largement en tête !

Gustavo Petro, 62 ans, ex-guérillero converti à la social-démocratie et ancien maire de Bogotá, a obtenu 40,3 % des suffrages.

Politis  • 31 mai 2022
Partager :
Colombie : La gauche largement en tête !
© Juancho Torres / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP

Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle en Colombie, qui s’est tenue dimanche 29 mai, ont confirmé l’immense espoir qu’avaient ouvert les sondages ces derniers mois. Le candidat de la coalition de gauche, Gustavo Petro, 62 ans, ex-guérillero converti à la social-démocratie et ancien maire de Bogotá, a ainsi obtenu 40,3 % des suffrages. La vieille droite colombienne, qui a longtemps flirté avec les dictatures d’extrême droite du sous-continent américain du Sud, au pouvoir depuis des décennies, a pour une fois été littéralement balayée par les électeurs. Son candidat, Federico Gutiérrez, a recueilli moins de 24 % des voix. Malgré une participation qui dépasse à peine les 54 % des inscrits, c’est un immense espoir qui s’est ainsi levé en Colombie.

Au second tour, Petro affrontera le millionnaire Rodolfo Hernández, 77 ans, ancien maire de Bucaramanga (nord du pays), qui a obtenu 28 %. C’est un candidat que les grands médias présentent comme « indépendant », mais que la presse locale qualifie de « Trump colombien ». Ce qui dit déjà beaucoup du personnage…

Ces résultats, annoncés par de nombreux sondages ces dernières semaines, témoignent notamment de la grande souffrance sociale des Colombiens, dans un pays ravagé par la corruption et surtout une misère endémique due aux politiques néolibérales – sous l’influence des États-Unis –, la violence de groupes armés dans les campagnes, souvent liés au trafic de cocaïne mais aussi à des organisations d’extrême droite. Mais c’est surtout la conséquence d’une grande colère sociale après deux ans de pandémie et une forte récession économique, qui a amené des manifestations antigouvernementales massives (contre l’ex-président conservateur Iván Duque, qui ne pouvait pas se représenter). C’est bien un véritable séisme politique qui vient d’advenir du côté de Bogotá. Le second tour aura lieu le 19 juin.

Monde
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

« Un espoir s’est levé avec la victoire de Mamdani à New York »
La Midinale 5 novembre 2025

« Un espoir s’est levé avec la victoire de Mamdani à New York »

Après la victoire du candidat socialiste dans la capitale économique du pays dirigé par Donald Trump, Tristan Cabello, historien spécialiste des Etats-Unis, est l’invité de « La Midinale ».
Par Pablo Pillaud-Vivien
À New York : « J’ai voté pour la première fois aux élections municipales et c’était pour Mamdani »
Reportage 5 novembre 2025 abonné·es

À New York : « J’ai voté pour la première fois aux élections municipales et c’était pour Mamdani »

Le candidat démocrate Zohran Mamdani, inconnu il y a un an, a été élu maire de la plus grande ville des États-Unis, grâce à une forte participation et à une campagne fondée sur les problématiques sociales.
Par Sarah Laurent
La gauche française s’illusionne en croyant être le reflet de Zohran Mamdani
Chronique 5 novembre 2025

La gauche française s’illusionne en croyant être le reflet de Zohran Mamdani

Du Parti socialiste à la France insoumise, les composantes de la gauche française se servent de la victoire du maire de New York pour justifier leur propre stratégie. Un doux rêve, tant une figure comme Zohran Mamdani ne pourrait advenir en France. Voici pourquoi.
Par Fania Noël
Dans l’archipel du Bailique, au Brésil : « Je crois qu’ici, tout va disparaître »
Reportage 3 novembre 2025 abonné·es

Dans l’archipel du Bailique, au Brésil : « Je crois qu’ici, tout va disparaître »

Au nord de Belem où se tient la COP 30, l’archipel du Bailique est en train de disparaître, victime de l’érosion des terres et de la salinisation de l’eau. Une catastrophe environnementale et sociale : les habitant·es désespèrent de pouvoir continuer à habiter leurs terres.
Par Giovanni Simone et Anne Paq