« Cahiers noirs » : Ronit Elkabetz pour l’éternité
Shlomi Elkabetz a filmé pendant plus de quinze ans sa sœur, morte en 2016. Elle y apparaît dans toute son intensité de femme et d’artiste.

© DBG/ElzÈvir & Cie/Riva Films / Archives du 7eme Art / Photo12 via AFP
On l’a comparée aux plus grandes. En raison d’une certaine ressemblance, le nom d’Anna Magnani a été fréquemment invoqué. Ronit Elkabetz était par son physique et son aura une diva. Elle aurait dû d’ailleurs interpréter la Callas, si la mort ne l’avait prématurément emportée en 2016, à 51 ans. Quiconque l’a vue ne serait-ce qu’une fois sur un écran ne peut oublier cette actrice à la beauté et au talent sidérants, réalisatrice, avec son frère Shlomi, d’une trilogie dont elle est l’interprète centrale : Prendre femme (2004), Les Sept Jours (2007), Le Procès de Viviane Amsalem (2014).
Shlomi Elkabetz dit d’elle qu’elle est « noire », pas seulement en raison de ses cheveux d’un ébène profond. Il précise : « Quand je dis que Ronit est noire, je veux dire qu’elle a cette faculté d’absorber les images, de les archiver, puis de les restituer à travers sa propre silhouette. » D’où le titre, Cahiers noirs, de son nouveau film, consacré à sa sœur. Il l’a filmée pendant une quinzaine d’années avec une petite caméra. Ils sont presque toujours ensemble, travaillent en bonne intelligence, vivent dans le même appartement quand ils sont à Paris. Ils entretiennent une relation fusionnelle, indissociable (et pourtant…).
Pas de méprise : Cahiers noirs n’est pas constitué d’une suite de séquences où l’on verrait Ronit Elkabetz dans son intimité ou en représentation. Le film est bien plus singulier. Sa structure
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