Pour la Quadrature du Net, « la surveillance totale de nos vies doit rester illégale »
La Quadrature du Net lance une campagne contre les technologies de reconnaissance faciale, déjà déployée dans nos villes, et compte attaquer l’État. Explications de Noémie Levain.
dans l’hebdo N° 1709 Acheter ce numéro

© Lilian Cazabet / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
La Quadrature du Net, via l’initiative « Technopolice », vient de déposer une plainte collective contre l’État français pour demander l’arrêt des dispositifs de surveillance. En utilisant le levier d’une action de classe, l’association de défense et de promotion des droits et libertés sur Internet attaque le ministère de l’intérieur via la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) sur quatre technologies différentes : les caméras de surveillance, les logiciels qui les font fonctionner, les fichiers enregistrant les visages et les algorithmes de reconnaissance faciale. Après avoir fait plier Google et Amazon en obtenant des condamnations à des amendes respectives de 50 et 746 millions d’euros pour non-respect du RGPD (règlement général sur la protection des données), ces militants du numérique veulent non seulement remporter ce nouveau combat juridique mais également sensibiliser la population à ces problématiques. Pour la juriste Noémie Levain, il s’agit de rééquilibrer le rapport de force entre l’État et les citoyens.
Pourquoi l’ensemble de ces dispositifs de surveillance présente-t-il des risques sur nos libertés individuelles ?
Noémie Levain : Il existe une croyance que technologie égale sécurité. Ce n’est pas vrai. De plus en plus d’études montrent que ces dispositifs sont inutiles. Dont une de la gendarmerie qui conclut que la surveillance contribue à l’élucidation de seulement 1,13 % des enquêtes. Tout le fantasme de la « Smart City » aseptisée est ainsi résumé. Cette surveillance permet en réalité de viser les
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