Précarité : la désertion des saisonniers
Conditions de travail difficiles, droit du travail pris à la légère, difficultés de logement et réforme du chômage pénalisante : les restaurateurs peinent à recruter alors que l’été approche.
dans l’hebdo N° 1709 Acheter ce numéro

Quand il était plus jeune, Marvyn passait « un peu trop de temps au bar ». De fil en aiguille, on lui a proposé des extras pour un festival pas très loin de chez lui, à Cognac. C’est ainsi qu’il a mis un pied dans la restauration. C’était il y a dix ans. Depuis, il enchaîne les saisons. Et se rappelle son premier hiver à Valmorel, en Savoie : « Je suis tombé sur un patron qui frappait les clients et les serveurs. Il ne m’a jamais touché mais il s’en est pris à un collègue. Quand on voit ça, on n’est pas bien. » Sous le choc, Marvyn avait saisi son portable et tenté de joindre la police. Quand son patron s’en était aperçu, il lui avait arraché le téléphone des mains pour négocier avec les agents : « Ils ne sont jamais venus », se souvient le saisonnier. Ce patron était une éminence à Valmorel. Marvyn n’y a jamais remis un orteil.
Un restaurateur qui a pignon sur rue et qui profite de son influence : rien d’étonnant pour Sylvie Roirand, avocate au barreau de La Roche-sur-Yon. « Certains patrons ont du pouvoir dans leur village et le savent. Dans les secteurs du tourisme et de l’agriculture, il peut y avoir des excès considérables. Sans compter la fatigue et le manque de formation des chefs au management », estime cette spécialiste du droit du travail.
Pour payer ses études, Sébastien a exercé en tant que saisonnier entre 2010 et 2015. Vendangeur, serveur et même guide dans une grotte du Lot : il a fait le tour des petits boulots d’été. Mais ce sont bien les
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