« Rodéo » de Lola Quivoron : la vie plein pot
Son premier long-métrage met en scène une jeune femme éprise de motos et de cross-bitume.
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Dans la cité où elle vit, Julia (Julie Ledru) est irréductible, réfractaire à toute injonction.
Rodéo de Lola Quivoron, 1 h 44.
Rodéo – titre qui résonne malheureusement avec l’actualité, même s’il n’est pas ici question de rodéo urbain – vaut d’abord pour son personnage principal. Lola Quivoron insiste sur ces plans où Julia « s’éclate », atteint un bonheur qu’elle ne trouve pas ailleurs, quand elle pilote une moto – elle s’en procure deux frauduleusement pour elle-même, avant que cela devienne un trafic organisé.
Le parcours de Lola Quivoron démarre sur les chapeaux de roues.
Julia a en effet intégré une bande – seule fille parmi des garçons – régentée par un boss du fond de la prison où il purge une peine. Celui-ci contrôle tout, y compris sa femme, Ophélie (Antonia Buresi), qu’il oblige à rester confinée avec son enfant. Ce personnage retient aussi l’attention car peu vu au cinéma. Julia pourrait être pour Ophélie une voie d’émancipation. De la tendresse, une amitié, peut-être davantage, s’instaure entre elles. Qui n’est pas du goût du mari taulard.
Rodéo est le premier long-métrage de Lola Quivoron, qui a trouvé sur son long chemin pour parvenir à réaliser ce film Julie Ledru, elle-même éprise de motos, formidable dans ce rôle exigeant puissance et finesse.
Peut-être parce qu’elle débute, la cinéaste s’est rassurée avec quelques stéréotypes, comme celui de systématiser sa manière de filmer – à l’épaule, la caméra vibrionnante – pour renforcer le sentiment d’intrépidité. L’énergie du personnage étant déjà, à elle seule, éclatante. Qu’à cela ne tienne. On va suivre le parcours de Lola Quivoron, qui démarre sur les chapeaux de roues.
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