« Trois » d’Acid Arab : techno in the casbah

Maître incontesté de l’électro à la sauce orientale, le collectif parisien sort son galvanisant troisième album, mû par une redoutable dynamique rythmique.

Jérôme Provençal  • 1 février 2023 abonné·es
« Trois » d’Acid Arab : techno in the casbah
© Guillaume Durand.

L’idée d’un projet mêlant électronique et musiques du Maghreb ou du Moyen-Orient a jailli en 2012 du frottement des platines de deux DJ parisiens, Guido Minisky et Hervé Carvalho. Le concept s’est d’abord concrétisé sous la forme de chaudes soirées hybrides baptisées Acid Arab et organisées dans divers clubs de la capitale, puis de compilations.

Rapidement, le besoin et l’envie de composer des morceaux originaux ont donné naissance à un groupe, le binôme originel étant rejoint par deux producteurs, Nicolas Borne et Pierre-Yves Casanova, ainsi que par le claviériste Kenzi Bourras.

« Notre processus créatif est toujours un peu le même depuis le début, explique Hervé Carvalho. Nous partons d’ébauches proposées par l’un d’entre nous. Suivant les morceaux, nous travaillons ensuite avec d’autres musiciens, des chanteurs ou des chanteuses. Kenzi – qui connaît beaucoup de monde, en particulier dans la diaspora algérienne à Paris – fait souvent l’intermédiaire. »

Après avoir publié deux disques – dont l’impeccable compilation Collections (2013) – chez Versatile (excellent label électro parisien), cette belle équipe transfrontalière, déjà très remarquée à l’époque, a intégré la maison bruxelloise Crammed Discs. Une parfaite association de bienfaiteurs, dans la mesure où ladite maison apporte depuis quarante ans une contribution majeure à la sono mondiale en favorisant au maximum le décloisonnement musical via d’exigeantes productions hors format.

Ce cheminement commun a démarré avec Musique de France (2016), le (beaucoup plus que tricolore) premier album d’Acid Arab, dont le titre suggère tout en douce ironie la portée politique du projet, placé sous le signe du ­multiculturalisme et de l’ouverture aux autres. « Cette dimension politique est primordiale à nos yeux, souligne Guido Minisky.

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Musique
Temps de lecture : 4 minutes