Nouvelle fièvre à l’hôpital

L’avertissement du Syndicat national des médecins remplaçants hospitaliers (SNMRH) est inquiétant. Après interrogation de 800 de ses adhérents, ce syndicat nous annonce que 69 hôpitaux et 107 services sont menacés de fermeture dès le 3 avril. En cause : l’entrée en vigueur de l’article 33 de la loi Rist – du nom de la députée LREM Stéphanie Rist –, qui plafonne la rémunération des médecins intérimaires à 1 170 euros brut les 24 heures de garde.
Un plafonnement refusé par nombre de ces praticiens (anesthésistes, urgentistes, psychiatres…) qui peuvent parfois gagner plus de 6 000 euros en une semaine en comblant les failles d’un système hospitalier abîmé par vingt ans de choix politiques désastreux (lire page 31). Le ministre de la Santé, François Braun, comme son prédécesseur, Olivier Véran, est déterminé à mettre un terme à ces « intérims délirants » et récupérer 1,5 milliard. Pour l’hôpital ? La promesse d’employer ce gain pour améliorer l’attractivité des carrières des praticiens hospitaliers reste à ce jour bien vague.
Et le refus des « mercenaires » de l’hôpital de travailler à un prix que le SNMRH juge honteux pourrait vite tourner à la catastrophe sanitaire, notamment dans des villes moyennes. Par exemple à Bourges où, selon la liste des services menacés fournis au Point par le SNMRH, les urgences, la régulation médicale, la pneumologie et l’unité d’hospitalisation de très courte durée du centre hospitalier pourraient fermer dès la semaine prochaine. À Évreux, ce sont le Smur, les urgences, la neurologie et la gériatrie. Une perspective intolérable.
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