Libertés : une scandaleuse modification de la loi sur la presse

Parce qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, sénateurs et députés ont ajouté à une proposition de loi « renforçant la sécurité des élus locaux » un article qui modifie la loi sur la presse rien que pour eux. En cas de diffamation ou d’injure à leur encontre, un délai de prescription privilégié d’un an serait accordé aux élus, locaux ou nationaux, et candidats à une élection. La prescription est actuellement de trois mois pour tous.
À l’Assemblée, ce détricotage de la loi sur la presse de 1881, qui protège la liberté d’expression, était porté par la députée Renaissance Violette Spillebout, judiciairement sanctionnée il y a quelques mois pour procédure abusive à l’encontre d’un journaliste. Contesté par quelques rares députés à droite et à gauche, il a été expédié en dix minutes. La proposition de loi, adoptée ensuite à une très large majorité – seul le groupe LFI l’a rejetée –, poursuit son parcours législatif. Si cet article n’est pas retiré en commission mixte paritaire fin février, l’intersyndicale des journalistes a fait savoir qu’elle déposera une question prioritaire de constitutionnalité.
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