Le cynisme, les mensonges de Jean-François Copé et de ses sbires contre les dangers de fichage de la primaire socialiste

Claude-Marie Vadrot  • 22 juin 2011
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Jean-François Copé et ses grands supplétifs de l’UMP sont en train de repousser très loin les frontières du culot, du cynisme et de la mauvaise foi. Ils partent d’un principe sarkozien bien connu : plus le mensonge est gros, plus il a de chances de marcher ! Ces gens qui, depuis 2002, ont avalisé tous les modes de fichages des Français, toutes les connexions entre la sécurité sociale et les services des impôts, tous les fichiers principaux et secondaires, toutes les incursions dans les fichiers sociaux, toutes les mises en réseau des données personnelles et qui organisent le fichage des enfants à partir de la maternelle après avoir mis en place le passeport biométrique….. viennent nous chanter une nouvelle chanson sécuritaire prenant le contre-pied de ce qu’ils font depuis des années. Les primaires organisées par les socialistes fourniraient, selon eux, un moyen infaillible et inadmissible de repérer les citoyens en sympathie avec les idées de gauche. Comme s’ils n’avaient pas déjà mis en route eux-mêmes ce type de fichage depuis quelques années. On croit rêver en écoutant ces âneries sur le fichage à venir proférées par le chef d’un parti qui a sans cesse accru le champ d’action du fichage génétique au point d’y inclure « le trouble à l’ordre public ». Et une grande partie de la presse relaient cette attaque avec beaucoup de complaisance.

Jean-François Copé et son escouade de parlementaire et de ministres qui passent leur temps à réduire les libertés des citoyens, mettent en scène un numéro fantastique sur leurs craintes de voir les gens de gauche « repérés », dénoncés. Alors que, par exemple, ils ont avalisé le Stic, le Système des Infractions Constatées où se côtoie cinq millions de gardés à vue, de victimes ou des témoins ou des mis en cause ayant eu un jour la malchance d’avoir à faire avec la police. Un fichier de plus en plus gigantesque qui va prochainement fusionner, sur l’initiative de ce gouvernement qui crie au loup, avec Judex, l’équivalent de la gendarmerie.

Ces gens qui organisent la surveillance de la France avec un nombre grandissant de caméras jouent soudainement les vierges effarouchées, donnant clairement le ton de la campagne électorale qui commencent. Alors que le président de la Commission Nationale Informatique et Libertés, peu soupçonnable de sympathie pour la gauche, a donné son aval au processus des primaires socialistes. Mais le Copé et ses lieutenants s’obstinent à se répandre dans la presse pour mener un procès en sorcellerie informatique trop complaisamment reprise et commentée. On se croirait aux Etats-Unis sous le règne de George W. Bush.

Ce n’est plus de l’indignation qu’il faut pour ce genre de menteurs, mais de la révolte.

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