Une presse de caniveau

Sur une certaine presse qui donne des leçons de maintien et Marion Maréchal-Le Pen.

Michel Soudais  • 8 novembre 2013
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En parler ou pas ?
Oui, puisque l’Express.fr l’a mis sur la place publique hier après-midi.
Et d’ailleurs, vous l’avez peut être déjà lu depuis, ou entendu…
Voilà. Marion Maréchal-Le Pen a un père biologique qui n’est pas son père officiel.
Politiquement, qu’est-ce que ça apporte ? Rien.

On doit pourtant cette pseudo-révélation à une ex-journaliste du Figaro qui n’a pas marqué les mémoires par les révélations de ses enquêtes. Mais, depuis qu’elle a quitté sa maison-mère, Christine Clerc est en mal de notoriété. Elle a donc choisi de faire état d’une conversation « off » qu’elle a eue avec Yann Le Pen, la mère de la députée du Vaucluse, dans un livre de portraits à paraître le 18 novembre, les Conquérantes (Nil). Sachant que ce cancan assurerait la promotion dudit produit.

Là-dessus, le journal de Christophe Barbier , chantre de la transparence jusque dans les trous de serrure, décide de mettre un nom sur ce père biologique que Dame Clerc s’est gardée de nommer. Et de livrer en pâture une histoire intime.
Intérêt politique ? Zéro ! Nul !

Donc Le Parisien reprend « l’outing » barbierien, non sans créditer l’hebdomadaire à scandales du groupe Roulata d’avoir « confirmé une rumeur qui courait depuis de longues années » , et y ajoute une photo de ce père. Le Figaro suit également, dans les mêmes termes.
Et la liste s’allonge de minute en minute depuis que Marion Maréchal-Le Pen a décidé d’engager sans délai une procédure pour atteinte à l’intimité de sa vie privée contre l’Express et son journaliste Tugdual Denis.

Si le but était de victimiser la députée du Front national, c’est bien parti !

En ce qui me concerne , il est des anecdotes que je peux être amené à connaître, mais que je ne publierai jamais. Les voyeurs en seront déçus. Les zélateurs de la transparence (sauf pour eux, hein ?) crieront ce qu’ils voudront… Question d’éthique.

Nous ne manquons pas, à Politis , de désaccords (le mot est faible) avec le Front national et ses représentants. Mais rien, rien, jamais, ne justifie d’étaler en place publique le secret d’une naissance.
Parce qu’un enfant, même devenu adulte, même devenu élu de la République, n’en est pas responsable.
Parce que cela n’a rien à voir avec le journalisme politique. Et même le journalisme tout court.

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