Casseroles et ballon rond

L’univers de la gastronomie se partage bien souvent entre deux passions. D’un côté les fondus de l’ovalie, de l’autre les amateurs de foot. Ce Mondial est l’occasion d’un tour de table autour du foot, avec Alain Passard, Jean-Marc Notelet, Michel Portos et Guillaume Iskandar.
Aujourd’hui, place à Alain Passard, à la tête de l’Arpège, à Paris.

Jean-Claude Renard  • 1 juillet 2014
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Casseroles et ballon rond
Photo : AFP PHOTO / MARTIN BUREAU

Illustration - Casseroles et ballon rond


Quel est votre rapport au football ?
Je vais voir un match comme je vais à l’opéra, pour l’élégance, le raffinement. Je vois les footballeurs comme des artistes. Certains joueurs ressemblent à des danseurs étoiles. C’est le cas de quelques-uns dans cette nouvelle équipe de France. Benzema en est un, d’une créativité complètement bluffante.

Vous rappelez-vous la première fois où vous êtes allé dans un stade ?
C’était avec mon père, dans les années 1960, au Stade Rennais, un après-midi. Je devais avoir 8 ou 9 ans. On allait supporter les Rennais. A cette époque, le club possédait de grands joueurs, un très bon buteur, avec Rodigheiro et un grand gardien, Lamia, d’autres joueurs comme Floch, Rico, Garcia. En 1964, ils remportaient la Coupe de France contre Sedan… En 1971, mon père m’a offert la finale de la Coupe de France, contre Lyon. C’était à Colombes, avec Marcel Aubourg dans les buts. On avait gagné 1-0, sur un penalty de Guy. Rennes a aussi compté dans ses rangs les premiers attaquants d’origine ivoirienne, comme Laurent Pokou, un autre artiste…

Quelles sont vos plus grandes déceptions ?
Je ne retiens pas les déceptions, même lorsque Rennes perd deux fois contre Guingamp. Je me dis alors qu’on a perdu contre un club sans le sou et c’est tant mieux !

Comment regardez-vous les matchs ? Seul, en groupe, en famille ?
Je ne les regarde pas à la télé, ou presque pas. Je préfère largement les écouter à la radio, sans doute parce que je préfère les voix aux images.

Quel regard portez-vous sur ce Mondial et les mouvements sociaux au Brésil ?
C’est difficile, très difficile pour eux. Il est certain que tous ces millions, tout cet argent aurait pu être placé ailleurs. On ne peut pas rester insensible.

Comment jugez-vous l’attribution de la Coupe du monde au Qatar en 2022 ?
Là, je suis dépassé ! On entre dans des subtilités complexes !

Un favori, un pronostic pour cette dernière édition ?
Je vois bien une finale de créativité. Il n’y aura pas de place pour les joueurs violents, il n’y aura pas de place sans un joueur comme Lionel Messi. C’est ce qu’on a envie de voir !

L’Arpège , 84 rue de Varenne, Paris VIIe.

Temps de lecture : 2 minutes
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