Afro big band

Le Festival de l’imaginaire programme des orchestres de xylophones du Mozambique.

Denis Constant-Martin  • 1 mars 2007 abonné·es

Si l’on voulait trouver un équivalent sonore à ce que produisent en direct les orchestres timbila , il faudrait penser à un big band de jazz ou à un orchestre symphonique interprétant Beethoven. La musique est, évidemment, très différente, mais sa richesse, l’intrication des parties, la complexité des rythmes, la subtilité des timbres sont équivalentes.

Les ensembles timbila sont composés de xylophones de tailles, donc de registres, variés.Leur effet sonore tient à la combinaison particulière de l’épaisseur du son rendu par leurs lamelles de bois (amplifiées par des calebasses dotées d’une membrane vibrante) et de l’attaque de la mailloche sur ces lamelles. Les pièces qu’interprétent ces ensembles peuvent être des airs de divertissement, mais elles se rattachent souvent à des suites combinant musique, chant et danses, jadis utilisées, au Mozambique, pour la glorification des chefs et la commémoration des ancêtres. Ces suites ont été composées de tête et se sont transmises oralement. Elles sont organisées en parties dévolues à chaque type de xylophone et produisent un contrepoint serré, solidement appuyé sur les basses et les percussions. Leur dynamisme tient à ce que les instruments d’accompagnement jouent des rythmes coordonnés mais différents et décalés.

Autrefois, ces orchestres comptaient jusqu’à une vingtaine d’instruments. Aujourd’hui, du fait de la guerre civile qui a ravagé le Mozambique, il ne reste plus beaucoup d’instrumentistes connaissant les répertoires anciens. Mais on a enfin entrepris de les préserver, d’où le classement au patrimoine de l’humanité.Et des orchestres réduits continuent à se produire. Celui programmé au Festival de l’imaginaire, rendez-vous des musiques traditionnelles du monde, vient du village de Zandamela et voyage pour la première fois hors de son pays.

Culture
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