Déstockages à la Fnac

Thierry Brun  • 10 mai 2007 abonné·es

La Fnac envisage la suppression d’emplois dans les services administratifs d’ici à 2008. Qualifiées d’historiques par les syndicats (SUD, CGT, FO, CFDT, Unsa, CNT et CFTC), les mobilisations du 4 mai contre ce plan social ont révélé une Fnac engagée dans une restructuration qui rompt avec l’esprit social de l’entreprise.

Le «~plan de sauvegarde~» présenté le 10 mai par la direction prévoit la suppression de 433 postes et la création de 122,5 postes dans les services administratifs. Les syndicats y ajoutent la future suppression de «~1 000 postes de vendeurs de disques~» et la réduction «~de 30~% de la surface de tous les rayons disques en France~» . PDG de la Fnac, Denis Olivennes a défendu cette «~modernisation socialement respectable~» . «~La Fnac ne licenciera pas~» , a-t-il affirmé, en promettant «~à chacun un ou plusieurs postes à la Fnac, de même niveau, de même salaire, et dans le même bassin d’emploi~» .

Denis Olivennes omet de préciser que l’enseigne spécialisée dans la vente de produits culturels doit répondre aux exigences financières du groupe PPR (Pinault), son actionnaire principal. La prestigieuse marque n’est pas assez rentable pour un groupe qui engrange de gros profits dans le luxe, notamment avec Gucci. Cette forte rentabilité a ainsi permis à ce groupe d’acquérir la marque Puma et d’acheter un nouveau palais à Venise…

Les Échos (du 27 septembre 2006) ont indiqué que PPR envisagerait de vendre la Fnac à d’importants fonds d’investissement. Ce qui explique le «~malaise profond ressenti par les salariés de l’entreprise~» , souligné par la CFDT. Les négociations ont ainsi été «~interrompues unilatéralement~» par la direction sur la gestion prévisionnelle des emplois. Et le ton est monté depuis que Denis Olivennes a qualifié certains élus syndicaux d’ «~archaïques et d’ultraconservateurs~» , parlant de «~Jurassic Fnac~» , sans nommer les syndicats. Ceux-ci réclament une augmentation générale, tout en rappelant les 365,6 millions d’euros de dividendes versés aux actionnaires en 2006, et dénoncent une «~déshumanisation de la vie des magasins~» . La direction en est à son deuxième «~plan de sauvegarde de l’emploi~». Au printemps 2005, «~la majorité des salariés est partie, a constaté SUD. Et une minorité a été reclassée dans les Fnac~».

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