Corails en voie de disparition

Ingrid Merckx  • 5 juillet 2007 abonné·es

Depuis que le TGV-Est est sur les rails, l’offre de service public déraille. Inaugurée le 10 juin, cette nouvelle ligne qui relie Paris à l’Allemagne à grande vitesse frise les 100 % de remplissage, avec 500 000 passagers les seize premiers jours d’exploitation. Du jamais vu. Sauf que ce succès a un prix. Non seulement les tarifs Alsace-Paris ont doublé (promotions exceptées), réservant ainsi ce nouveau service à la clientèle professionnelle habituée à prendre l’avion, dénonce l’Association des usagers des transports urbains de l’agglomération strasbourgeoise (Astus), mais les lignes Corail ont été supprimées. Ce qui veut dire des dessertes en moins pour des villes comme Metz ou Mulhouse. « L’amélioration de certains services ne doit pas se faire au détriment des autres » , a pourtant déclaré François Fillon le 10 juin. Une manière d’ignorer la logique de rentabilité au nom de laquelle la SNCF supprime des lignes chaque année. Les usagers réguliers sont pénalisés, contraints de se rabattre sur le car ou l’automobile. Et les voitures régionales de remplacement sont engorgées, notamment pendant les périodes de vacances. Exemple frappant : la suppression de la ligne Paris-Rodez. Depuis décembre, le train Théos venant de Paris s’arrête à Brive, où les voyageurs se serrent dans quelques voitures desservant dix petites villes jusqu’à Rodez. « Dans ses calculs sur cette ligne, la SNCF ne prend en compte que les voyageurs au départ de Rodez ou de Paris et non ceux qui montent sur le trajet » , s’insurge Christophe Schimmel. Selon l’Association de défense de la gare d’Assier, qu’il préside, le taux de remplissage du tronçon Brive-Rodez atteint 180 % en juillet. Et le Paris-Rodez de nuit est également menacé. Fond du problème : l’État se défausse sur les régions, lesquelles peinent à assumer la réfection des lignes. Idem dans le Cantal, la Creuse, le Limousin… Autres régions rurales, parents pauvres des services publics.

Société
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

Aux municipales, comment gauche et quartiers populaires ferraillent pour exister
Enquête 22 octobre 2025 abonné·es

Aux municipales, comment gauche et quartiers populaires ferraillent pour exister

Partout dans le pays, les collectifs et des militants des quartiers populaires se préparent à la bataille de 2026. Un scrutin qu’ils ne veulent surtout pas ignorer. Mais ils font face à un dilemme : assumer l’autonomie ou rallier des forces politiques.
Par Hugo Boursier et Lucas Sarafian
Famille de Nahel : « On nous regarde de loin, à travers des clichés »
Entretien 22 octobre 2025 abonné·es

Famille de Nahel : « On nous regarde de loin, à travers des clichés »

Nahel Merzouk, 17 ans, a été tué le 27 juin 2023 à Nanterre du tir à bout portant d’un policier lors d’un refus d’obtempérer. Maissan, cousine de Nahel ; Atifa, sa tante ; Amir, son cousin ; et Fatiha, du collectif Justice pour Nahel, livrent un témoignage intime. La famille revient sur son combat pour la justice et ses blessures toujours ouvertes.
Par Kamélia Ouaïssa
Zyed et Bouna, 20 ans après
Décryptage 22 octobre 2025

Zyed et Bouna, 20 ans après

Depuis le décès des deux adolescents à Clichy-sous-Bois en 2005 et les révoltes qui ont suivi, les différents gouvernements n’ont cessé d’accroître le dispositif sécuritaire à chaque nouvelle tragédie. Le dialogue, lui, a été enterré depuis longtemps.
Par Kamélia Ouaïssa et Maxime Sirvins
À Paris, un conducteur percute deux personnes lors d’une manifestation de sans-papiers
Racisme 17 octobre 2025 abonné·es

À Paris, un conducteur percute deux personnes lors d’une manifestation de sans-papiers

Vendredi 10 octobre, un homme en voiture a percuté des manifestants lors d’une mobilisation organisée par un collectif de sans-papiers à Paris. Deux hommes ont été blessés et ont porté plainte. Malgré leurs témoignages, la police a retenu l’infraction de « blessures involontaires ».
Par Pauline Migevant