Punishment Park

Christophe Kantcheff  • 5 juillet 2007 abonné·es

Est-ce pour célébrer dignement le 231e anniversaire de la déclaration de l’indépendance des États-Unis que ressort, le 4 juillet, Punishment Park de Peter Watkins ? Sans doute, mais aussi plus certainement parce que le film n’a rien perdu de sa pertinence, plus de trente-cinq ans après sa réalisation. Ce qu’il montre est peut-être plus encore d’actualité aujourd’hui qu’hier. Moderne, Punishment Park l’est aussi dans sa forme, qui mêle la réalité et la fiction, une caractéristique forte d’aujourd’hui. Peter Watkins avait en effet imaginé ­ alors que Nixon venait de décréter, en 1970, l’état d’urgence, autorisant le gouvernement fédéral, sans nécessité d’en référer au Congrès, à placer en détention toute personne « susceptible de mettre en péril la sécurité intérieure » ­ que de jeunes contestataires étaient envoyés dans un camp punitif pour pensées dissidentes. Les acteurs non professionnels avec qui il a travaillé appartenaient à cette jeunesse militante américaine. Ils ont nourri le film de leur expérience, souvent marquée par la prison ou les violences policières. Punishment Park est aussi une réflexion sur les médias, comme souvent chez Peter Watkins, la « neutralité » d’une caméra d’une chaîne de reportage constamment présente étant sérieusement mise en question. Bref, un classique.

Culture
Temps de lecture : 1 minute