Les machines à voter recalées

Politis  • 7 novembre 2007 abonné·es

Les machines à voter ne font pas débat qu’en France. Après la Californie qui exige désormais des machines fournissant une trace papier des votes, après l’Irlande qui a suspendu l’usage des machines à voter, c’est maintenant au tour de la Hollande de les remettre en cause. Le mouvement citoyen hollandais « Nous ne faisons pas confiance aux ordinateurs de vote » qui n’a cessé de démontrer les failles des machines du constructeur batave Nedap en fonctionnement depuis le milieu des années 80, a fini par être entendu. Fin septembre, une commission d’enquête leur a donné raison et a préconisé de revenir aux bons vieux bulletins papier, qui permettent de contrôler le résultat d’un scrutin, tant que les machines n’auraient pas été améliorées. Trois jours plus tard le gouvernement retirerait l’agrément de Nedap. Les 8000 machines installées dans les bureaux de vote néerlandais vont être retirées et les électeurs vont retrouver bulletins papiers et crayon rouge.

Cette décision réjouit Pierre Muller, président de l’association Ordinateurs de vote.org : « 75 % des Nedap vendus qui deviennent inutilisables, cela devrait faire réfléchir (France Election est très fier des 20 000 ordinateurs Nedap vendus à travers l’Europe : il va donc falloir retirer les 7500 de l’Irlande et les 8000 des Pays-Bas). » 1,5 millions d’électeurs ont voté sur des machines lors des deux derniers scrutins en France. La contestation citoyenne, les irrégularités constatées et les procédures engagées n’ont pour le moment pas eu grand effet. Si ce n’est la publication par le Sénat d’une rapide « étude de législation comparée sur le vote électronique » . La note de synthèse conclut sur ce commentaire : « De façon générale, le vote électronique ne paraît pas répondre aux espoirs qu’il a nourris » . C’est le moins qu’on puisse dire.

http://www.senat.fr/lc/lc176/lc176_mono.html

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