Rithy Panh

Politis  • 26 juin 2008 abonné·es

Les éditions Montparnasse ont réuni dans un coffret quatre documentaires de Rithy Panh, dont l’œuvre ne cesse d’exhumer le souvenir du génocide accompli par les Khmers rouges. Quatre films forts, de Site~2 (1989, sa première œuvre) à S~21, la machine de mort khmère rouge (2002), en passant par Bophana, une tragédie cambodgienne (1996) et la Terre des âmes errantes (1999), qui sont chacun le prolongement du ou des suivants. «Cela peut paraître absurde de faire des films dans un pays où il n’y a même plus de cinéma, ni de salle de théâtre, écrit Rithy Panh dans le livret qui accompagne le coffret. La violence économique est là, les rêves sont brisés. Alors pourquoi faire des films ? Pour retrouver mon pays bien sûr. On me dit parfois que je ne montre que des aspects tristes du Cambodge. Mais il ne s’agit pas de s’apitoyer sur son sort, ni de faire le jeu de nouveaux projets ultranationalistes. Il s’agit d’abord de donner un sens à la justice. C’est pourquoi j’ai terminé Site~2 sur cette citation de René Char : “S’endormir dans la vie, s’éveiller par la vie, savoir la mort nous laisse indigents, l’esprit rongé, les flancs meurtris.” »

Culture
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