De la LCR au NPA

Denis Sieffert  • 28 août 2008 abonné·es

Face à une tribune dressée dos à la mer, mille quatre cents militants et sympathisants assis en amphithéâtre ont assisté samedi soir à Port-Leucate (Aude) au meeting d’ouverture de l’université d’été de la Ligue communiste révolutionnaire. L’un des derniers rendez-vous de cette organisation créée en 1966 par Alain Krivine. Son jeune héritier politique, Olivier Besancenot, l’a confirmé dans son discours, « fin janvier », l’organisation trotskiste devrait opérer une mue historique pour donner naissance à un Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). Appellation provisoire avant que la nouvelle formation se trouve un nom, et se dote « d’un fonctionnement et d’un système de presse ». Car, comme a pris soin de le souligner le porte-parole de la LCR, rien n’est bouclé d’avance. Olivier Besancenot a insisté sur les difficultés de la période de lancement en usant d’une métaphore « capitaliste » : « Une PME, a-t-il plaisanté, à laquelle on demande des résultats de multinationale. » Façon sans doute de souligner qu’il s’agit de bien plus que d’un simple relookage de la LCR et que les incertitudes sont encore importantes. Une chose est certaine, il y avait du monde à Port-Leucate ; bien au-delà du noyau habituel des militants. De très nombreux jeunes (40 % de l’assistance, selon Alain Krivine, n’étaient pas membres de la LCR) tout juste entrés en politique étaient venus écouter Olivier Besancenot, mais aussi participer aux ateliers de formation qui leur étaient proposés.

Illustration - De la LCR au NPA


Quelque 1 400 militants et sympathisants ont participé à l’université d’été de la LCR. ROIG/AFP

Samedi soir, ils ont entendu le porte-parole fixer le calendrier des prochains mois et arrêter quelques objectifs : « Nous devons prouver que nous sommes les opposants plus efficaces à Sarkozy et au Medef » , et convaincre qu’une « alternative est devenue crédible d’une gauche qui ne s’excuse pas d’être de gauche ». Pour cela, Olivier Besancenot entend inscrire son mouvement dans les luttes sociales selon lui inéluctables dans une situation qui peut devenir « rapidement explosive » : « Nous n’attendrons pas 2012, a-t-il dit, pour résister, pour combattre et chercher à stopper Nicolas Sarkozy. » « Les quatre piliers des acquis sociaux : le code du travail, les congés payés, le service public et la protection sociale sont en train d’être flingués » , a-t-il prévenu. Mais le leader de la LCR a également mis l’accent sur la prochaine échéance électorale : les européennes de juin prochain. Ce devrait être une des premières manifestations politiques du NPA avec « de vraies listes anticapitalistes européennes » . Pour une Europe « qui romprait avec les traités de Maastricht et de Lisbonne » , et qui créerait « un salaire minimum européen » , « une Europe écolo et féministe ». En revanche, Olivier Besancenot n’a guère évoqué les partenariats possibles avec les autres composantes de la gauche sociale et écologiste, sinon pour lancer « un appel fraternel à tous les partis de gauche pour exiger le retrait des troupes françaises d’Afghanistan ».

Politique
Temps de lecture : 3 minutes

Pour aller plus loin…