Les européennes font débat

Jean-Baptiste Quiot  • 11 décembre 2008 abonné·es

La question des élections européennes divise les militants du Nouveau Parti anticapitaliste. La réunion du Comité d’animation nationale (CAN) du week-end dernier n’a pas tranché sur la stratégie à suivre. Deux résolutions concurrentes ont été retenues et seront soumises au vote des militants lors du congrès de fondation du parti, qui aura lieu du 30 janvier au 1er février prochain. La première conditionne toute alliance au partage d’un programme clairement anticapitaliste. La deuxième privilégie l’unité à la gauche du PS aux exigences programmatiques.

Ce clivage remet en cause le consensus que semblait exprimer Olivier Besancenot sur la question, lors de la coordination nationale des comités des 8 et 9 novembre. Face à la presse, le porte-parole de la LCR avait été clair : pas d’alliance avec ceux qui ne sont pas « clairement indépendants » par rapport à la social-démocratie. La stratégie d’un front de gauche rassemblant l’arc des partisans du « non » au projet de constitution européenne de 2005 n’était plus d’actualité pour le postier. Mais ces déclarations en ont surpris plus d’un chez les nouveaux militants du NPA.
« Nous avons été plusieurs au CAN à exprimer notre mécontentement parce qu’Olivier s’est un peu emballé. Il a pris position sur cette question alors que nous n’en avions pas discuté au préalable. Il faut impérativement que nous discutions ensemble » , affirme Leila Chaibi, une des nouvelles têtes du NPA mises en avant aux côtés du jeune facteur, en juin dernier, lors d’une conférence de presse. Le CAN est l’organe qui dirige le processus de création du NPA jusqu’au congrès fondateur. Sur la centaine de membres qui le composent, on dénombre 70 % de nouveaux militants NPA et 30 % de militants LCR. « Le bureau politique de la LCR fait entièrement parti du CAN, explique Leila. Or, ce bureau se réunit encore de manière indépendante, et beaucoup de débats y sont déjà discutés sans passer par le NPA. » La militante de 26 ans met davantage en cause « les réflexes de la LCR plutôt qu’une véritable volonté de manipulation de sa part ». Mais, sur la stratégie des élections européennes, elle s’inquiète : *« Avec le contexte social actuel, ce serait dommage s’il y avait un trop grand nombre de listes. »
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Politique
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