Gustave Parking : « Tout ce qui est drôle est engagé ! »

Fanny Derrien  • 18 juin 2009 abonné·es

Il jongle avec les accessoires comme avec les mots. Pour Pierre Le Bras, alias Gustave Parking, être humoriste, c’est faire preuve d’esprit. Assumer un rôle moral ou philosophique pour un humour d’enseignement : « À la différence du comique, l’humoriste est, a priori, un libre-penseur qui ne prête à rire que pour mieux donner à réfléchir. Tout ce qui est drôle est engagé. » Avec des principes humanistes en tête, Gustave Parking aime à prêcher en milieu hostile et « pouvoir dire aux gens ce qu’ils ne sont pas habitués à entendre » . Ou s’amuser avec la réalité : « Les catholiques ont un nouveau berger. Malheureusement, c’est un berger allemand ! Mais attention, je n’ai rien contre les catholiques. Personnellement, je suis athée, ou plutôt je ne suis pas pressé ! »

Mais son engagement ne se limite pas qu’aux bons mots. En 1994, il lance pour son show la formule à « 10 francs l’entrée, sortie en libre participation », qui attire plus de 35 000 spectateurs. Il adopte la même formule pour son prochain spectacle. Parking s’investit aussi dans la défense de l’environnement et sort un disque en 2003 pour soutenir José Bové. C’est tout naturellement qu’il a soutenu la liste Europe Écologie aux européennes. Aux blagues faciles sur Sarkozy, il préfère « travailler pour l’éternité »  : reprendre de vieux sketches sur l’environnement ou inventer l’alcorest – un appareil qui mesure ce qui reste à boire. Il soutient « avant tout un discours positif » sur le monde, conscient de ses privilèges, sachant que *« le dernier grand espace de liberté, c’est la scène ».

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