Guerres et plaies

Oxfam France-Agir ici publie une étude sur les conditions de vie des civils lors des conflits militaires.

Sylvain Quissol  • 9 septembre 2010 abonné·es

Malgré le soixantième anniversaire des Conventions de Genève, un gouffre sépare le droit international humanitaire de la réalité de la guerre et de ses conséquences. Dans son deuxième baromètre pour la protection des civils publié cet été, Oxfam France décrypte douze des principaux conflits militaires mondiaux actuels. Des critères comme l’alimentation, l’accès à l’eau et aux infrastructures sanitaires, la présence militaire et la médiatisation des conflits permettent de mesurer les problèmes auxquels sont confrontés les civils dans les différentes régions du monde. Mais « le nombre d’enfants soldats, de viols ou de civils tués est souvent approximatif, partiel, quand il est disponible » , regrette l’organisation.

La responsabilité des États et de la communauté internationale transparaît néanmoins à travers la faiblesse des aides accordées aux régions les plus touchées. « En 2010, le plan de sauvetage pour la Grèce conçu par le Fonds monétaire international et l’Union européenne s’est élevé à 100 milliards d’euros. L’aide au développement pour le Soudan, le Tchad, la Somalie et la RDC réunis n’avait atteint que 3,6 milliards de dollars en 2008 » , souligne Oxfam France. L’ONG espère interpeller les États et les institutions internationales en dénonçant les inégalités dans les aides accordées selon les pays et la médiatisation des situations. Autre écueil observé, le commerce prime sur le soutien matériel aux victimes des conflits : « La France […] a doublé ses exportations d’armes vers Israël, et ses livraisons d’armes au Tchad ont augmenté de 50 %. » Une prolifération qui favorise la continuité des conflits militaires dans les pays les plus instables. Face à ce constat, Oxfam insiste sur l’urgence humaine et politique. L’organisation souligne notamment la nécessité « de s’attaquer aux causes qui pourraient faire émerger de nouveaux conflits ou en prolonger d’anciens, y compris la pauvreté et les inégalités, le changement climatique et la prolifération des armes ».

Temps de lecture : 2 minutes