Féminisme déjanté

Emmanuelle Barbaras épingle avec humour les misogynes.

Denis Sieffert  • 18 novembre 2010 abonné·es

0n connaissait Emmanuelle Barbaras photographe de grand talent, qui collabora jadis à notre journal, on la découvre romancière pleine de verve avec T’es gonflée ! Du genre féminin, et même du genre féministe. Car s’il y a un lien évident entre la photographe et l’écrivaine (il ne s’agit pas ici d’oublier le « e »), c’est bien l’engagement. En cela au moins, son héroïne, une certaine Noémi (sans « e », cette fois), lui ressemble. Comme elle, elle est altermondialiste, libertaire et pacifiste. Et féministe. Et voilà notre personnage qui ouvre une agence estampillée « MTT » (Meufs Tout Terrain) dont la fonction est de « châtier » les hommes misogynes…

Dans le collimateur, pour commencer, Laurent Fabius, auteur, au lendemain de la candidature de Ségolène Royal à la présidence, de cette phrase qui l’inscrira de toute façon dans la postérité : « Mais qui donc va garder les enfants ? » Ne ­discutons pas de l’opportunité de la ­cible, ce serait faire fausse route, et prenons plaisir à lire cette chronique délurée, qui, l’air de rien, s’invente un petit monde peuplé de personnages forts en gueule. Tout cela n’est pas tout à fait gratuit. Les amies de Noémi, et ses sœurs d’armes, sont de toutes les couleurs, de tous les pays, de toutes les orientations sexuelles, de tous les accents. Les « problèmes » d’identité nationale, par exemple, elles ne connaissent pas vraiment. Elles appartiennent au monde dont rêve Emmanuelle Barbaras.

Au fait, que les fabiusiens se rassurent : les stratagèmes du MTT ne sont pas très au point, et il n’arrive rien de grave à Laurent.

Culture
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