Le premier flamenco à Paris

Le danseur Andrés Peña présente un spectacle intense et généreux.

Claude Fudez  • 18 novembre 2010 abonné·es

C’est l’un des artistes phares de la scène flamenca. S’il a gagné un immense respect auprès des aficionados d’Espagne, c’est qu’Andrés Peña s’est façonné, depuis son ­titre de meilleur jeune danseur à la prestigieuse Biennale de Séville en 2000, une danse à la fois classique et d’une grande personnalité. Une danse qui ne trompe pas par des ­zapateados (solos de pieds) vibrionnants. Les bras, les mains, la posture y ont tout autant d’importance. Ainsi que le sens du compás (rythme) proverbial de sa ville natale, Jerez de la ­Frontera.

Dix années au cours desquelles Andrés Peña n’avait jamais régalé de son art le public parisien. Ce sera chose faite les 19 et 20 novembre, à la salle Ravel, de Levallois, où il présentera son spectacle, Peña . Une initiative de Flamenco en France, association vieille de 35 ans qui avait déjà connu le succès il y a un an, au même endroit, avec la jeune danseuse de Grenade Patricia Guerrero.

Le spectacle d’Andrés Peña atteint son paroxysme avec une interprétation de la soleá , chant profond par excellence du flamenco. À l’instar des danseurs de l’ancienne génération, tel Manolete, il lui confère une intensité remarquable, alternant silence et cri, immobilisme et fureur.

Et son accompagnement musical est au niveau de sa danse. Un chanteur de Jerez, David Lagos, en passe de compter parmi les plus grands, deux de Cadix, David Palomar et Miguel Rosendo, et le guitariste Javier Patino le soutiennent sans faille. Un spectacle idéal pour découvrir ou approfondir le flamenco dans toute sa complexité.

Culture
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