Des doutes sur la prochaine vague de libérations

Clémentine Cirillo-Allahsa  • 10 novembre 2011 abonné·es

En vertu de l’accord signé entre Israël et les Palestiniens du Hamas permettant l’échange de 1 027 prisonniers palestiniens contre la libération du soldat Gilad Shalit, un premier « contingent » de 477 hommes et femmes a été relâché en octobre. 550 devraient suivre d’ici à la fin de l’année. Il en restera alors plus de 4 000 [^2] en prison.

Le doute planant sur la prochaine vague de libérations provoque remous et inquiétudes, alors que l’interlocuteur palestinien n’a pas droit de regard sur les listes, se contentant de définir des « critères » de libération que l’Égypte est en devoir de faire respecter. Des responsables israéliens ont cependant déclaré qu’Israël privilégierait, lors de la deuxième partie de l’échange, les prisonniers de droit commun sur les prisonniers dits de sécurité. Ces prisonniers politiques sont en effet systématiquement utilisés comme monnaie d’échange pour assurer à Israël d’importants gains politiques. Aucun des 176 enfants encore détenus (dont 31 de moins de 16 ans) n’a été inclus dans l’échange.

Le problème des prisonniers reste au cœur des préoccupations de la population palestinienne. D’après Addameer, organisation palestinienne pour les droits de l’homme et le soutien aux prisonniers, près de 700 000 Palestiniens ont été emprisonnés par Israël depuis 1967, soit 20 % de la population palestinienne totale des Territoires occupés.
Et 40 % de la population masculine.

[^2]: Au premier septembre 2011, il n’y avait pas moins de 5 374 détenus dans les prisons israéliennes, dont 17 élus politiques et 272 en détention administrative, c’est-à-dire sur simple présomption de culpabilité et sans le moindre procès. Voir www.addameer.org

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